Fièvre Q

La fièvre Q, ou coxiellose, est une maladie causée par la bactérie Coxiella burnetii. Ce micro-organisme est répandu dans le monde entier, les réservoirs de l'agent pathogène sont nombreux chez les mammifères sauvages...



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Zoonose - Infection bactérienne - Bactériologie - Infection pleuro pulmonaire - Infection du système cardio-vasculaire

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  • La fièvre Q est une zoonose causée par Coxiella burnetii, bactérie intra- cellulaire... Les premiers cas européens de fièvre Q sont décrits chez des soldats allemands.... Le sex-ratio et l'âge des sujets infectés par C. burnetii fluctue.... (source : maladies-a-tiques)
  • ... Elle a été identifiée pour la première fois en Australie chez des patients... Mais la fièvre Q est une zoonose, en particulier dangereuse pour les ... La transmission interhumaine de l'infection est rarissime et se... (source : inra)
  • La fièvre Q est une zoonose ubiquitaire causée par Coxiella burnetii, ... Chez 2 de ces patients, les diagnostics évoqués étaient un syndrome pneumo-rénal... (source : linkinghub.elsevier)

La fièvre Q, ou coxiellose, est une maladie causée par la bactérie Coxiella burnetii. Ce micro-organisme est répandu dans le monde entier, les réservoirs de l'agent pathogène sont nombreux chez les mammifères sauvages et domestiques : on le retrouve chez les bovins, les moutons, les chèvres et autres mammifères domestiques, mais aussi les chats et les chiens. La transmission de l'infection se fait par voie aérienne par l'inhalation de particules contaminées en suspension dans l'air et le contact cutané ou muqueux avec les selles, l'urine, les secrétions vaginales, le sperme, le lait, le placenta des animaux infectés. La durée d'incubation est de 9 à 40 jours. Il est admis qu'il s'agit de la maladie infectieuse certainement la plus contagieuse qui existe, car un être d'humain peut être infecté par une bactérie unique [1].

Par conséquent, la fièvre Q est une maladie à déclaration obligatoire au Québec.

Histoire

Cette maladie a été décrite pour la première fois par Edouard Holbrook Derrick chez les ouvriers d'un abattoir à Brisbane, au Queensland, en Australie. Historiquement le terme «Q» pour «question» a été choisi à un moment où l'agent causal de l'affection était inconnu.

En 1937, la bactérie a été isolée pour la première fois par Frank Macfarlane Burnet et Freeman chez un patient de Derrick et a été identifié comme étant de l'espèce Rickettsie. En 1938 dans le Montana, aux États-Unis, H. R. Cox et Davis ont isolé chez des tiques un microbe pathogène, nommé Rickettsia diasporica, il a été reconnu non pathogène jusqu'à ce que des techniciens de laboratoire aient été infectés ; il a été officiellement baptisé coxiella burnetii la même année. Coxiella burnetii n'est plus reconnu comme étroitement lié à l'espèce des Rickettsies.

Incidence et aspects épidémiologiques

L'agent pathogène peut être retrouvé partout dans la monde à l'exception de l'Antarctique et de la Nouvelle Zélande.

En Europe, il se manifeste plutôt sous la forme d'une hépatite que d'une pneumonie comme aux États-Unis. La bactérie est extrêmement résistante et infectieuse : un organisme unique est capable de provoquer une infection. La voie de contamination la plus courante de l'infection est l'inhalation de poussière contaminée, le contact du lait, de la viande, de la laine contaminée et , surtout les produits de la mise bas. Les tiques peuvent transmettre l'agent pathogène à d'autres animaux. La transmission d'homme à homme semble extrêmement rare et jusqu'ici n'a été décrite que dans particulièrement peu de cas.

Les hommes sont légèrement plus fréquemment affectés que les femmes, ce qui peut sans doute être attribué à des taux d'emploi différents dans des professions spécifiques mais aussi la sécrétion d'œstrogènes chez la femme ayant un role protecteur.

Parmi les métiers «à risque» on peut citer, (mais la liste n'est pas limitative)  :

Clinique

Image A : Une Radiographie Pulmonaire normale. Image B : fièvre Q pneumonie atypique.

La manifestation la plus commune est un syndrome grippal avec un début brusque, fièvre, malaise, maux de tête violents, myalgies (douleurs des muscles), perte d'appétit, toux sèche, douleur pleurétique, frissons, confusion et symptômes gastro-intestinaux à type de nausées, vomissements et diarrhée. La fièvre dure approximativement 7 à 14 jours.

Pendant sa progression, la maladie peut évoluer vers une pneumonie atypique, qui peut mettre en cause le pronostic vital en raison d'un syndrome de détresse respiratoire aiguë (ARD), de tels symptômes se produisent généralement pendant les 4 à 5 premiers jours de la maladie.

Plus rarement la fièvre Q provoque une hépatite (granulomateuse) qui se manifeste par un malaise général, de la fièvre, une augmentation de volume du foie (hépatomégalie), une douleur dans le quadrant supérieur droit de l'abdomen et quelquefois un ictère (jaunisse).

La forme chronique de la fièvre Q se manifeste essentiellement par l'inflammation de la paroi interne du cœur (endocardite) chez un patient présentant une valvulopathie préexistante connue ou méconnue et qui peut survenir des mois ou des années après l'infection d'origine. En l'absence de traitement, la maladie est généralement mortelle. Cependant avec un traitement approprié la létalité atteint 10%.

Formes cliniques

Signes cliniques
  • Syndrome infectieux avec fièvre élevée
  • Altération de l'état général avec myalgies, asthénie
  • Signes respiratoires
  • Atteinte hépatique

Signes biologiques

  • Syndrome inflammatoire
  • Cytolyse hépatique

l'hépatite de la fièvre Q se manifeste par une élévation des transaminases ALAT et transaminases ASAT, mais le diagnostic de certitude n'est envisageable que sur la biopsie du foie.

  • Séroconversion de la sérologie de Coxiella Burnetti

Le diagnostic repose généralement sur la sérologie (recherche des anticorps, c'est-à-dire de la réponse de l'organisme à l'infection) plutôt que sur la recherche du germe infectant lui-même. La sérologie sert à détecter une infection chronique tandis que des niveaux élevés d'anticorps sont retrouvés dans l'infection aigue contre la forme virulente de la bactérie. La détection moléculaire de l'ADN bactérien est de plus en plus utilisée. La culture est techniquement complexe et n'est pas disponible en routine dans la majorité des laboratoires de microbiologie.

Echocardiographie

la fièvre Q peut provoquer une endocardite (infection des valves du cœur) chez les patients présentant une valvulopathie qui peut etre vue sur une échocardiographie.

Signes histologiques

Ponction biopsie hépatique : sert à découvrir des granulomes en beignets avec un anneau de fibrine. [2]

Traitement

Le traitement de la fièvre de Q à sa phase aiguë avec un antibiotique est particulièrement efficace et devrait être prescrite avec l'avis d'un infectiologue. On utilise le plus souvent les cyclines, la doxycycline, la tétracycline, le chloramphenicol, la ciprofloxacine, l'ofloxacin, et l'hydroxychloroquine. La forme chronique est plus complexe à traiter et peut nécessiter jusqu'à quatre ans de traitement avec la doxycycline et les quinolones ou la doxycycline avec l'hydroxychloroquine.

Il est spécifiquement complexe de traiter la fièvre Q au cours de la grossesse parce que la doxycycline et la ciprofloxacine sont contrindiquées au cours de la grossesse. Le traitement à privilégier est le Co-trimoxazole pendant cinq semaines.. [3]

Prévention

Il existe un moyen de prévention efficace de la fièvre de Q par la vaccination intradermique utilisant un vaccin composé d'organismes tués de coxiell burnetii. Un test cutané et une analyse de sang préalables à la vaccination doivent être réalisés pour rechercher s'il y a pas d'immunité préexistante, car la vaccination des sujets immunisés peut avoir comme conséquence une réaction locale sévère. Après injection d'une dose unique de vaccin, l'immunité protectrice dure pendant de nombreuses années et le revaccination n'est le plus souvent pas exigée. Un contrôle sérologique annuel est habituellement recommandé.. [1]

En 2001, l'Australie a lancé un programme national de vaccination contre la fièvre de Q pour les personnes œuvrant dans des métiers «à risque».

Divers

À cause de son mode de transmission cette bactérie est parfois utilisée comme agent vecteur dans la guerre biologique. Voir aussi bioterrorisme.


Références

  1. Q fever caused by Coxiella burnetii
  2. van de Veerdonk FL, Schneeberger PM., «Patient with fever and diarrea», dans Clin Infect Dis, vol.  42, 2006, p.  1051–2
  3. Carcopino X, Raoult D, Bretelle F, Boubli L, Stein A, «Managing Q fever during pregnancy : The benefits of long-term Cctrimoxazole therapy», dans Clin Infect Dis, vol.  45, 2007, p.  548–555 [texte intégral]

<4>Leone M. Effect of sex on Coxiella burnetii. J Infect Dis 1996;173 :484-87


  • Maurin M, Raoult D, «Q fever», dans Clin. Microbiol. Rev. , vol.  12, no 4, 1999, p.  518-53 [texte sur PMID]

Liens externes

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 20/03/2009.
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