Brucellose

La brucellose, aussi nommée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditerranéenne est une anthropozoonose due à des coccobacilles du genre Brucella.



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Infection bactérienne - Bactériologie - Zoonose

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La brucellose, aussi nommée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditerranéenne est une anthropozoonose (maladie transmise par les animaux) due à des coccobacilles (bactéries) du genre Brucella.

La brucellose humaine, quoique devenue plus rare en France depuis la mise en place de mesures prophylactiques sévères en 1978, reste une maladie pouvant entraîner des complications graves si un traitement n'est pas rapidement mis en place. Comme pour toute maladie infectieuse, la prévention (surveillance et éradication de la maladie chez le bétail) reste le meilleur moyen de lutte.

Historique

La brucellose a été décrite pour la première fois en 1861, sur l'île de Malte, par un médecin anglais appelé Marston. En 1887, David Bruce isola la bactérie responsable de la maladie à partir de la rate d'un soldat décédé. Le germe reçut le nom de Micrococcus melitensis. En 1897, la présence d'anticorps agglutinants dans le sérum des malades fut démontrée par Wright. En 1905, Zamitt, en voulant étudier la maladie sur le modèle animal de la chèvre à Malte, découvrit qu'elles étaient toutes positives au test de Wright et que la brucellose était par conséquent une anthropozoonose.

Morphologie

Brucella est un très petit coccobacille à Gram négatif de 0, 5-0, 7 x 0, 6-1, 5 µm (7, 5 µm pour un globule rouge). La bactérie est immobile, non encapsulée, non sporulée et aérobie stricte. Il en existe plusieurs espèces dont quatre sont pathogènes pour l'homme : B. melitensis , B. abortus bovis , B. suis et B. canis qui, en France, sont classées dans le groupe 3 de l'arrêté du 18 juillet 1994 (agents pathogènes pour l'homme pour lesquels existe une prophylaxie).

Survie hors de l'hôte

La bactérie Brucella est sensible à la chaleur ainsi qu'à l'action des rayons ultraviolets mais elle est particulièrement résistante dans le milieu extérieur :

  • Dans les milieux secs, non organiques (locaux, matériel…) Brucella peut vivre 32 jours.
  • Dans les milieux organiques humides (lisier, fromage et lait crus, végétaux souillés) elle peut vivre plus de 125 jours.
  • Dans les milieux organiques secs (souillures sèches dans une étable) elle peut vivre jusqu'à 135 jours.
  • Enfin dans le sang conservé à +4 °C elle peut vivre jusqu'à 180 jours.

Pathogénie

Le mécanisme du pouvoir pathogène de Brucella reste toujours mal connu. On sait que la bactérie est phagocytée par les macrophages et se développe dans le phagosome en inhibant la fusion lysosome/phagosome. La bactérie, devenue intra-cellulaire, peut ainsi échapper au dispositif immunitaire et entretenir la chronicité de la maladie. Qui plus est , la bactérie synthétise des protéines dites «de choc septique» responsables de la phase aigüe de la maladie.

Épidémiologie

La maladie est particulièrement rarement transmise de manière interhumaine, le réservoir étant principalement animal. Chez l'animal l'ensemble des Brucella montrent une pathogénicité spécifique pour les femelles en gestation mais le germe reste fréquemment latent et est hébergé par des porteurs asymptomatiques. On dit que l'homme est un hôte accidentel.

La brucellose a une répartition mondiale avec une prédominance dans le bassin méditerranéen, l'Asie de l'ouest , le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale et l'Afrique noire. L'OMS estime l'incidence mondiale de la maladie à 500 000 cas par ans.

En France, la brucellose est une maladie a déclaration obligatoire (23 cas déclarés en 2001) reconnue comme maladie professionnelle chez les éleveurs, les vétérinaires, le personnel d'abattoir et de laboratoire, les bouchers et les bergers. La maladie est plus fréquente en milieu rural qu'en milieu urbain. En 2001, 4 cas étaient dus à une exposition professionnelle.


Ovins et caprins

Ovins et caprins sont contaminés par Brucella melitensis . C'est l'espèce de Brucella la plus courante, la plus pathogène et la plus invasive pour l'homme (80% des brucelloses humaines).

Bovins

La bactérie responsable de la maladie chez les bovins est Brucella abortus . On la trouve en particulier en Afrique et en Amérique du Sud.

Suidés

La bactérie responsable de la maladie chez les suidés est Brucella suis . On la trouve en particulier en Amérique du Nord et au centre de l'Europe.

Canidés

La bactérie responsable de la maladie chez les canidés est Brucella canis .

Chez l'animal autre que l'Homme

Il existe une transmission directe qui est soit fœto-maternelle, soit génitale, soit digestive par absorption d'aliments contaminés (lait, placenta) et une transmission indirecte par l'environnement.

Chez l'Homme

La contamination directe représente 75% des cas. Elle peut s'effectuer par voie cutanée ou muqueuse (favorisée par des blessures ou des excoriations) lors de contacts avec des animaux malades, des carcasses, des produits d'avortement ou par contact accidentel avec des prélèvements dans un laboratoire. Elle peut aussi s'effectuer par ingestion de produits laitiers non pasteurisés ou de viande insuffisamment cuite.

La contamination indirecte (25% des cas) est réalisée par l'ingestion de crudités souillées par du fumier, par des mains sales, par de la poussière de litière, dans une étable vide.

La transmission interhumaine est exceptionnelle.

Chez l'animal

La maladie est fréquemment inapparente mais donne lieu à des atteintes de l'appareil génital avec avortement chez les femelles et lésions testiculaires chez les mâles. Il existe des formes latentes dans lesquelles les animaux excrètent la bactérie dans le lait.

Chez l'Homme

La brucellose est une maladie d'expression particulièrement polymorphe («maladie aux cents visages») de longue durée et évoluant par poussées successives.

Incubation

Elle correspond à la multiplication du germe dans le premier ganglion lymphatique rencontré. Cette période peut fluctuer de 1 à 4 semaines.

La primo invasion

Cette phase est aussi nommée brucellose aiguë, infection généralisée avec état septicémique ou fièvre sudoro-algique. Elle correspond à la dissémination par voie sanguine du germe vers d'autres ganglions lymphatiques et vers les organes du dispositif réticulo-endothélial (foie, rate, mœlle osseuse, organes génitaux…) où leur position intra-cellulaire dans les globules blancs les met assez à l'abri des défenses naturelles ou artificielles. Une fièvre ondulante est observée. La température du malade augmente par paliers de 0, 5 °C jusqu'à 39 °C ou elle se maintient pendant une quinzaine de jours pour redescendre graduellement. Chaque onde fébrile est scindée de la suivante par une période où la température se normalise pendant à peu près une semaine. Sans traitement, les ondes s'espacent de plus en plus jusqu'à leur disparition. Des sueurs abondantes sont présentes. Elles ont une odeur caractéristique de paille mouillée et sont en particulier nocturnes. Il existe aussi un état de malaise avec courbatures, asthénie, douleurs mobiles.

L'examen clinique peut retrouver un gros foie (hépatomégalie, une grosse rate splénomégalie ou des adénopathies.

La brucellose focalisée secondaire et tardive

Cette phase survient 6 mois après la septicémie en l'absence de traitement ou quand ce dernier a été insuffisant. Il y a constitution de foyers infectieux isolés ou multiples. Ces foyers peuvent être ostéoarticulaires (75 %), neurologiques, hépatiques, génitaux ou cardiaques (mortels dans 80 % des cas).

La phase tertiaire ou chronique

Elle survient quelquefois après les deux premières phases mais elle peut être aussi inaugurale. Les manifestations sont une asthénie persistante avec troubles du caractère, douleurs musculaires, névralgies, douleurs ostéo-articulaires, sueur au moindre effort et fébricule. On parle de «patraquerie brucellienne». C'est une hypersensibilité retardée aux toxines secrétées par Brucella.

Le Diagnostic

Le diagnostic sérologique (dosage des anticorps spécifiques) est généralement réalisé mais seul le diagnostic bactériologique par culture et isolement du germe apporte une certitude. Il existe au cours de la phase de primo-invasion une baisse du nombre de polynucléaire neutrophiles sur la numération formule sanguine.

Diagnostic direct

C'est un diagnostic bactériologique par hémoculture ou par prélèvement au niveau des foyers infectieux. Il existe aussi un test de détection par augmentcation génique.

Diagnostic indirect

Il repose sur la sérologie. Plusieurs techniques existent : la séro-agglutination de Wright, la méthode de fixation du complément, la méthode du rose de Bengale, la méthode ELISA et l'intradermoréaction (IDR). Ces techniques visent à mettre en évidence des immunoglobulines particulièrement dirigées contre Brucella.

Traitement

Les antibiotiques sont utilisés pour traiter la brucellose. Il est important de mettre en place un traitement rapide pour éviter une infection chronique. Comme Brucella est une bactérie intracellulaire, il faut utiliser des antibiotiques à la fois actifs sur la bactérie et pénétrant dans les cellules. On utilise les tétracyclines et la rifampicine fréquemment associées à la streptomycine au chloramphénicol ainsi qu'aux sulfamidés. A titre d'exemple, l'OMS recommande rifampicine 600mg/j et doxycycline 200mg/j. Les traitements sont adaptés si le malade est une femme enceinte ou un jeune enfant.

Le traitement dure à peu près 6 semaines pour la brucellose en phase septique. En phase focalisée, le traitement dure de 2 à 4 mois car la majorité des bactéries est alors intracellulaire et par conséquent plus complexe d'accès aux molécules. Enfin, pour la brucellose chronique, l'antibiothérapie est inutile car la bactérie est devenue inaccessible. On réalise un traitement symptomatique de l'asthénie, des douleurs et peut-être une désensibilisation par antigéno-thérapie et une exérèse des foyers infectieux.

La mise en place précoce du traitement antibiotique sert à faire disparaître rapidement la fièvre ondulante de la phase aigüe et aussi de diminuer la fréquence des atteintes viscérales et ostéo-articulaires. Il existe cependant 3 à 4 % de rechutes après traitement.

Prévention

Le meilleur moyen d'éviter les cas de brucellose humaine est d'agir directement sur le réservoir animal afin d'éradiquer l'épizootie et par conséquent la transmission à l'homme. Il existe en France une règlementation consistant en une surveillance régulière des troupeaux de bovins, ovins et caprins par dépistages sérologiques réguliers. Les animaux séropositifs sont abattus et en cas de troupeau particulièrement infecté, le directeur des services vétérinaires départementaux peut décider de l'abattage de la totalité du cheptel. La vaccination des animaux contre la brucellose est interdite en France car elle fausse le dépistage par sérodiagnostic (ce sont les anticorps vaccinaux qui sont décelés). Enfin, seule l'importation d'animaux issus de troupeaux reconnus indemnes est autorisée.

Chez l'Homme, la prévention est basée sur des règles d'hygiène et de sécurité :

  • Port de gants et de masque pour les professionnels en contact avec des produits biologiques potentiellement infectés.
  • Lavage des mains.
  • Hygiène des étables.
  • Hygiène des produits laitiers. Consommation de produits laitiers pasteurisés.
  • Eviter la consommation de crudités en région endémique.

Il existe un vaccin préventif humain à base de germes tués qui n'est plus commercialisé depuis 1992 et un vaccin vivant atténué chez les animaux (Sa virulence relative ne permettait pas de l'employer chez l'homme).

La déclaration des cas humains de brucellose, obligatoire en France et au Québec, permet d'apprécier l'impact des programmes de contrôle de la brucellose animale.


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