Listériose

La listériose est une maladie bactérienne qui affecte de nombreuses espèces animales et qui est causée par la Listeria monocytogenes.



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Infection bactérienne - Bactériologie - Infection materno-fœtale - Intoxication alimentaire

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  • La listériose est une infection alimentaire due à la bactérie Listeria monocytogenes.... La listériose évolue sous forme de cas sporadiques, auxquels peuvent s'ajouter... Chez l'adulte, la maladie se traduit par une infection du sang... (source : pasteur)
  • fréquente de listériose chez les sujets immunodéprimés. Les symptômes cliniques sont identiques à ceux des autres formes de ... (source : health.gov.on)
  • La listériose est une infection génèrée par une bactérie d'origine... son fœtus (forme materno-néonatale) sur un total de 311 cas de listériose (chiffres France 2007).... Chez une femme enceinte, les symptômes de la listériose sont ... (source : santepratique)
Listériose
CIM-10 : A32

La listériose est une maladie bactérienne qui affecte de nombreuses espèces animales et qui est causée par la Listeria monocytogenes. La transmission de cette maladie se fait principalement par l'alimentation. On retrouve pour la majorité des espèces des formes septicémiques, des formes nerveuses et des formes génitales. La prévention repose sur un respect strict de l'hygiène.

La listériose se manifeste entre autres par une septicémie, une méningite (ou méningo-encéphalite), une encéphalite, et des infections intra-utérines ou cervicales chez la femme enceinte, ce qui peut entraîner un avortement spontané (au cours des second et troisième trimestres).

Importance

La listériose, dont l'agent a été mis en évidence en 1926, a pris progressivement une importance énorme en hygiène alimentaire en raison principalement du changement de mode de vie et d'alimentation (réfrigération) qui facilite la survie et la multiplication de cette bactérie. C'est une zoonose majeure, pouvant être mortelle, à l'origine de troubles cliniques graves (méningites, avortements, septicémie) dont le nombre de cas semble en augmentation. L'infection listérienne a une importance économique non négligeable : suite à l'épidémie française de 1992, les produits changent.

Répartition géographique

On retrouve cette maladie partout dans le monde mais la maladie humaine semble plus fréquente dans les pays industrialisés ; cela peut être causé par une moins bonne détection dans les pays du tiers monde, à des habitudes alimentaires différentes. Les cas les plus nombreux ont été répertoriés en Europe, aux États-Unis d'Amérique et au Canada.

En 2007, légèrement plus de 1500 personnes ont été atteintes en Europe, avec une mortalité de près de 20%[1].

Espèces infectées

Réservoir

Il est constitué par le monde animal, c'est-à-dire l'ensemble des animaux sensibles ou réceptifs à Listeria monocytogenes, l'homme, les produits d'origine animale (lait, œufs, viandes et salaisons) et le milieu extérieur (sol, eau, végétaux, et aliments végétaux comme l'ensilage). La contamination des oiseaux comme des autres animaux est fréquemment indirecte par l'intermédiaire de l'environnement souillé par les déjections des malades et des porteurs.

Description de la maladie

Chez les oiseaux

  • La maladie est souvent associée à une affection intercurrente qui fragilise le dispositif immunitaire : salmonellose ou coccidiose. Les jeunes oiseaux semblent plus atteints que les sujets âgés. La mortalité est particulièrement variable, faible généralement mais elle peut atteindre jusqu'à 40% de l'effectif. Les symptômes sont assez frustes ; ainsi chez de nombreux oiseaux sauvages ou domestiques, on ne note aucun symptôme sinon l'oiseau est généralement prostré, se laisse aisément capturer et présente un amaigrissement important (anorexie) et on observe une cyanose des muqueuses et quelquefois de la diarrhée. Des symptômes nerveux signent quelquefois une forme méningœncéphalitique, comme des torticolis, des tremblements, une incoordination des mouvements. Dans d'autres cas, on note une forme septicémique à l'origine d'une mort subite.
  • Lésions : les lésions les plus habituelles sont celles du myocarde, de la rate (splénomégalie), un œdème et une congestion importante des poumons, du foie. On peut observer une entérite et quelquefois une péritonite. Des microabcès sont rencontrés sur le foie, la rate ou encore le cerveau.

Chez les ruminants

La listériose se définit par 3 formes :

  • la forme septicémique qui aboutit rapidement à la mort et touche en particulier les jeunes,
  • la forme génitale à l'origine d'avortements en particulier lors du dernier tiers de la gestation auxquels font suite une rétention placentaire et une métrite,
  • la forme nerveuse associe des signes oculaires (strabisme, choriorétinite, cécité... ), des signes généraux (torpeur, coma.. ) à des signes fonctionnels (paralysie faciale fréquemment unilatérale, troubles de l'équilibre, salivation, marche cercle, "pousse au mur").

Chez les rongeurs et lagomorphes

On retrouve une forme aiguë méningœncéphalitique touchant les jeunes et les tuant en quelques jours et une forme subaiguë chez l'adulte caractérisée par un torticolis, des troubles de l'équilibre et des convulsions. Des avortements et une mortinatalité sont aussi observés. On retrouve des microabcès sur les viscères et le cerveau.

Chez les autres familles (équidés, suidés, canidés, félidés)

La listériose reste rare et se traduit par des formes septicémiques, méningœncéphalitiques ou abortives.

Le diagnostic clinique fait appel à
  • des éléments épidémiologiques : c'est une maladie sporadique à enzootique chez les ruminants qui peut se développer de manière épizootique chez les volailles et les rongeurs. Qui plus est , chez les ruminants, elle est fréquemment associée à la prise d'ensilage mal conservé.
  • des signes cliniques non pathognomoniques : lors d'avortements répétés chez les Ruminants et quand les infections brucelliques et Chlamydiennes ont été écartées, on doit penser à la listériose.
  • des éléments nécropsiques qui révèlent l'existence de foyers de nécrose lors de formes septicémiques et abortives mais aussi fréquemment des microabcés dans les formes nerveuses.

Sur l'animal vivant

Faire une prise de sang, recueillir le placenta et l'avorton, les matières fécales (forme septicémique), une ponction de liquide cérébro-spinal lors d'une forme nerveuse.

Sur l'animal mort

Prélever le cerveau, et la mœlle épinière (forme nerveuse), du sang, la rate, le foie et le cœur (forme septicémique). Dans le milieu extérieur des échantillons de sol, de fumier et d'ensilage sont prélevés. Le diagnostic bactériologique pourra être réalisé par examen direct si le prélèvement est assez riche ou par culture et enrichissement du milieu de culture. Après une mise en culture de 1 à 2 jours, on peut identifier les Listeria et les sérotyper. Le diagnostic sérologique n'est pas satisfaisant. On peut réaliser des inoculations expérimentales par voie conjonctivale à des lapins, par voie intra-péritonéale à des souris ou encore à des œufs embryonnés de poulets.

Traitement

En élevage aviaire on utilise généralement les cyclines. En cas de formes plus sévères on peut utiliser des associations bêta-lactames-aminosides à des doses supérieures aux doses habituelles (germe intracellulaire). Chez les ovins on utilise fréquemment tétracycline, ampicilline, gentamicine associés à un corticostéroïde ainsi qu'à de la vitamine B (pour faciliter la protection des cellules nerveuses). La guérison est envisageable mais elle peut être incomplète du fait des lésions du dispositif nerveux (cécité permanente, myélite... ).

Sources

Milieu extérieur : sol, eau, végétaux (ensilage), produits d'origine animale : lait, œufs, produits dérivés comme les fromages au lait cru, viandes. Porteurs sains, chroniques et les malades. Matières virulentes représentées principalement par le placenta, les lochies, les urines et matières fécales, le cerveau et le liquide cérébro-spinal. Porteurs chroniques ou convalescents (femmes ayant présenté un avortement listérien) excrètent la bactérie toujours pendant de longues semaines. De nombreux arthropodes (tiques, mouches, ... ) sont porteurs de Listeria et pourraient en être vecteurs.

Le gouvernement des États-Unis d'Amérique a publié en septembre 2003 une «évaluation du risque alimentaire lié à Listeria monocytogenes»[2], par type d'aliments et catégorie de population qui identifie surtout les aliments les plus concernés par ce risque.

Direct

Principalement par voie hématogène (listériose congénitale). Chez l'homme, la transmission de la mère au fœtus peut se faire par voie digestive ou respiratoire (infection amniotique, aspiration de germes localisés dans le col ou le vagin). Une transmission par contact est envisageable (contamination d'un fermier au cours d'un élevage). Cependant la listériose cutanée est rare.

Indirect

Par l'intermédiaire d'un vecteur inanimé comme les produits d'origine animale : il s'agit alors d'une contamination par voie digestive à l'origine de cas sporadiques ou épidémiques chez l'homme (épidémie de 1992 en France). Une transmission par voie respiratoire est envisageable mais reste rare ; ainsi, les paysans œuvrant dans les bergeries où l'atmosphère est confinée et où un nettoyage régulier n'est pas effectué peuvent contracter la listériose. La contamination par des tiques porteuses de Listeria est envisageable mais rare.

Description de la maladie

La femme enceinte et le fœtus

Chez la femme enceinte la maladie évolue de manière insidieuse sous forme d'un syndrome fébrile pseudogrippal accompagné ou non de signes urinaires, digestifs ou plus rarement méningés. Elle peut se traduire pour le fœtus par un avortement, un accouchement prématuré, par une forme septicémique dans les 4 jours qui suivent l'apparition (mortalité élevée de l'ordre de 75%) ou d'une forme méningée plus tardive (entre 1 et 4 semaines de vie) de meilleur pronostic (75% de guérison) qui commence généralement par des signes digestifs (vomissements, diarrhée) ; elle se poursuit par la naissance de signes méningés (raideur de la nuque, hypertonie, convulsions... ). Des formes respiratoires peuvent exister chez le nouveau-né.

L'adulte et l'enfant

On retrouve une forme méningœncéphalitique associant un syndrome fébrile à des troubles nerveux (convulsions, raideur de la nuque, coma, paralysie faciale). Elle touche généralement des personnes de moins de 50 ans. La mortalité moins élevée, relève en particulier de pathologies intercurrentes (SIDA). Des cas d'endocardites, d'arthrites, de péritonites ou d'atteintes cutanées sont aussi envisageables.

Traitement

L'emploi d'antibiotiques bactéricides et capables de traverser la barrière hématoméningée est indispensable. On utilise généralement des associations bétalactames-aminosides ou co-trimoxazole (2, 10).

Chez l'animal

La prophylaxie est principalement sanitaire (vaccination peu intéressante, chimiothérapie à base de tétracyclines lors d'enzootie).

  • Dépister et isoler les malades.
  • Traiter ou éliminer ces malades.
  • Détruire les cadavres, avortons, placentas.
  • Nettoyer et désinfecter les locaux, désinsectiser, dératiser.
  • Réaliser un contrôle bactériologique et chimique de l'ensilage.

Il faut aussi limiter les stress et tout type d'affections intercurrentes qui faciliteraient la sortie et le développement de la listériose (parasitisme, ... ).

Chez l'Homme

Après manipulation des animaux, une hygiène rigoureuse doit être respectée. Il faut éviter, pour les femmes enceintes, la manipulation d'animaux à risque (rongeurs, ruminants, oiseaux). Devant tout épisode fébrile chez la femme enceinte il faut demander une hémoculture et commencer une antibiothérapie. Des mesures d'hygiène et des contrôles bactériologiques pour les aliments conçus pour être consommés crus doivent être appliqués.

Déclaration obligatoire

En France, en Belgique et au Canada, cette maladie est sur la liste des Maladies infectieuses à déclaration obligatoire

Notes et références

Liens externes


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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 20/03/2009.
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