Listeria monocytogenes

Listeria monocytogenes est une bactérie à Gram-positif, du genre Listeria, division des Firmicutes, qui doit son nom à Joseph Lister.



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  • Listeria monocytogenes est une bactérie qu'on retrouve dans le sol, ... aliments permettent la multiplication des Listeria monocytogenes... pour les produits mis sur le marché pendant leur durée de conservation et absence dans ... (source : cqpf)

Listeria monocytogenes est une bactérie à Gram-positif, du genre Listeria, division des Firmicutes, qui doit son nom à Joseph Lister.

C'est l'unique espèce du genre Listeria pathogène pour l'homme ; c'est un bacille de petite taille, non sporulé, anaérobie facultatif, ubiquitaire (sol, végétaux, eau) Gram +, catalase+, mobile à 20 °C.

Elle est mobile grâce à ses flagelles. Selon certaines études, 1 à 10 % des humains seraient porteurs sains de L. monocytogenes dans leur intestin.

Écologie, rôles pathogènes et épidémiologie

La listériose est une anthropozoonose. Ce germe est répandu chez nombre d'espèces animales, soit comme commensal (intestin des bovidés, oiseaux et même de l'homme), soit comme agent de septicémies avec abcès multiples et monocytoses (élevage de souris, lapins) ou encéphalites (moutons, chèvres). Il est qui plus est particulièrement résistant dans les milieux extérieurs et peut se trouver dans la terre, le foin, les débris végétaux, etc.

Symptômes

La bactérie ingérée dans une nourriture quelconque, (viande, légume, fromage.. ) peut traverser la paroi intestinale et induire divers symptômes tel un état pseudo-grippal apparemment bénin, dont chez la femme enceinte.

Les symptômes sont plus importants

Il est probable qu'on ne repère que le sommet de l'iceberg dont la base est constituée par des infections non détectées, le germe étant peu pathogène pour l'homme normal. L'épidémiologie est mal connue : un commémoratif de contact animal manque dans une bonne moitié des cas.

Morphologie

Petits bacilles trapus, 1 à 2 microns sur 0, 5 micron, colorés régulièrement, ressemblant à des bacilles pseudodiphtériques avec lesquels il faut éviter de les confondre. Ils s'en distinguent par leur mobilité mais celle-ci n'est évidente que dans les cultures faites entre 20 et 30°C. Dans les colonies R, on peut observer de longues formes filamenteuses.

Culture

  • aérobie - anaérobie facultatif,
  • colonies transparentes de 1 à 2 mm,
  • sur gélose au sang : petite zone d'hémolyse bêta,
  • catalase +, H2S -,
  • se développe à 4°C et même jusqu'à -2°C
  • pousse en présence de nalidixine  : milieu sélectif.
  • mobile par ciliature péritriche

Antigènes

Quatre types sérologiques ont été décrits ; les types 1 et 4 sont les plus habituels.

Pouvoir pathogène expérimental

Le dépôt d'une goutte de culture sur la conjonctive d'un cobaye ou d'un lapin provoque une kératoconjonctivite purulente (signe d'Anton).

Méthodes de diagnostic

Selon les cas, culture du LCR, hémoculture, culture de méconium pour les septicémies néo-natales. Il faut connaître les listérias pour éviter d'éliminer les cultures comme "contaminants pseudodiphtériques " ou lactobacilles.

Les obstétriciens demandent fréquemment des séro-diagnostics pour le dépistage de la listériose en cours de grossesse. La valeur de ces tests sérologiques n'est pas établie. En séro-agglutination, il y a des faux positifs, dus à des Ag communs entre listérias et staphylocoques ou entérocoques. On ne considère comme significatifs que des taux de 1/320 ou plus. Les réactions de fixation du complément seraient plus fiables.

Prophylaxie

Songer à pratiquer une hémoculture dans tout syndrome fébrile, pseudo-grippal, chez une femme enceinte.

Sensibilité

Listeria monocytogenes ne survit pas plus de 30 min à +60 °C. La pasteurisation l'élimine des aliments. Mais aux températures de réfrigération, elle continue de se développer au contraire de la majorité des autres bactéries, ce qui est un critère de sélection. Elle résiste plusieurs mois dans le sol. Elle est détruite à un pH inférieur à 4. Ce germe psychrophile est sensible à la majorité des désinfectants : les aldéhydes, les dérivés chlorés, iodés et les ammoniums quaternaires dans les conditions usuelles d'emploi. Elle résiste d'autant mieux que la température est basse et la surface poreuse.

Habitat

On a identifié L. monocytogenes dans au moins 37 espèces de mammifères, domestiquées ou non, et dans au moins 17 espèces d'oiseaux et certainement dans certaines espèces de poissons et de coquillages. On peut isoler L. monocytogenes du sol, et d'autres sources de notre environnement. L. monocytogenes est plutôt résistante ; elle résiste entre autres au gel (elle est psychrophile).

Le problème posé par Listeria monocytogenes dans les aliments réfrigérés est sa capacité à se développer à des températures avoisinant 0°C. Même si la population bactérienne est faible au départ, elle est susceptible d'augmenter lors de l'entreposage et de la distribution et d'atteindre des niveaux significatifs pouvant causer la listériose alimentaire. Elle ne peut pas se développer dans les aliments congelés, mais si la contamination a lieu avant la surgélation, l'organisme peut y survivre et recommencer à se développer lors de la décongélation, atteignant des niveaux dangereux pour la santé humaine. La bactérie peut être hébergée dans le tube digestif de certains mammifères, y compris celui de l'homme, qui peuvent être porteurs sains de la bactérie.

Pathogénicité

L'infection par L. monocytogenes provoque une maladie, la listériose. Il existe de nombreux variants, plus ou moins virulents[2]

Épidémiologie

L'incubation peut durer de 2 à 70 jours après l'ingestion de l'aliment, ce qui gêne la recherche rétrospective des aliments mis en cause lors d'un épisode clinique.

Les infections sont isolées ou peuvent être groupées dans le temps et on parle alors d'épidémie de listériose. Dans ce cas, le système de surveillance mis en place en France cherche à identifier l'aliment en cause, ce qui a permis de montrer la responsabilié des charcuteries industrielles (rillettes et langue de porc en gelée) et des fromages à pâte molle dans les dernières épidémies.

" La listériose est une maladie rare, dont la fréquence a été diminuée par trois depuis 1987 ; on est passé de 661 cas alors recensés à 458 en 1992 et 228 en 1997 ", selon Anne-Marie Vanelle, sous-directrice de l'hygiène alimentaire à la Direction générale de l'Alimentation (DGAL). " Cette diminution régulière est due aux efforts des professionnels, sous l'égide des services de contrôle, surtout grâce au recours généralisé aux méthodes HACCP (Analyse des risques et maîtrise des points critiques), pour la maîtrise du risque Listeria. Les industriels ont fait des efforts gigantesques, mais le risque zéro n'existe pas. Actuellement, nous sommes arrivés à un seuil où les efforts vis-à-vis des matières premières doivent s'accompagner d'une information appropriée, surtout médicale, qui permettra de faire baisser le nombre de cas. "

prévention

Elle nécessitait une prise de conscience du risque, qui est récente (l'hypothèse d'une transmission alimentaire de la maladie n'a été confirmée qu'en 1981. Puis le développement des techniques analytiques a permis de mettre en évidence la présence de Listeria dans la majorité des produits conçus pour la consommation humaine.
Depuis, la réglementation a été étoffée et durcie, les contrôles sanitaires renforcés, les techniques d'analyses perfectionnées.

La prévention passe aujourdh'ui par la surveillance (de la fourche à la fourchette en Europe) des aliments susceptibles de transmettre Listeria monocytogenes, avec d'éventuelles décisions de retrait de la consommation. mais cette approche minimise le risque épidémique.

De façon générale, les aliments les plus à risque sont ceux à base de lait cru (lait, beurre, fromages à pâte molle), les poissons fumés, les graines germées, les charcuteries cuites consommées sans réchauffage, la charcuterie crue, les coquillages crus et les produits voisins (tarama, …).


Facteurs de transmission
  • Le milieu extérieur : sol, eau, végétaux (ensilage).
  • Les produits d'origine animale : lait, œufs, produits dérivés comme les fromages au lait cru, viandes, charcuteries, poissons, plats froids...
  • Les porteurs sains, chroniques et les malades.
  • Les matières virulentes représentées principalement par le placenta, les urines, matières fécales et le liquide cérébro-spinal.
  • Les porteurs chroniques ou convalescents (par exemple, les femmes ayant présenté un avortement listérien) excrètent toujours la bactérie pendant plusieurs semaines.
  • De nombreux arthropodes (comme les tiques et les mouches), qui sont porteurs de Listeria et pourraient ainsi jouer le rôle de vecteur.
  • Listeria monocytogenes peut exister à l'état naturel dans l'aliment mais, le plus fréquemment, elle y est apportée par des contacts avec des produits contaminés ou avec des surfaces de manutention, de préparation ou par les instruments et machines permettant de la préparation. Dans l'industrie agro-alimentaire, des précautions sont prises pour éliminer Listeria monocytogenes des surfaces et machines utilisées ; l'entretien habituel et la désinfection sont nécessaires et doivent être planifiés.

Modes de transmission

Il existe 4 modes envisageables de transmission de la maladie :

  • Direct : principalement par voie hématogène (listériose congénitale). Chez l'homme, la transmission de la mère au fœtus peut se faire par voie digestive ou par voie respiratoire (infection amniotique, aspiration de germes localisés au niveau du col de l'utérus ou dans le vagin).
  • Une transmission par contact est envisageable (contamination d'un fermier au cours d'un vélage). Cependant, la listériose cutanée est rare.
  • Les infections nosocomiales, c'est-à-dire les infections transmissibles lors d'actes thérapeutiques.
  • Indirect : par l'intermédiaire d'un vecteur inanimé comme les produits d'origine animale. Il s'agit alors d'une contamination par voie digestive à l'origine des cas sporadiques ou épidémiques chez l'homme (épidémie de 1992 en France). Une transmission par voie respiratoire est envisageable, mais elle est rare ; en effet, il est envisageable que les paysans œuvrant dans les bergeries où l'atmosphère est confinée et où un nettoyage régulier n'est pas effectué puissent contracter la listériose.

Remarque : la contamination par des tiques porteuses de Listeria est envisageable, mais rare.

Dépistage

L'infection est identifiée dans le sang, le liquide céphalo-rachidien ou d'autres prélèvements par les laboratoires de bactériologie. Le laboratoire peut alors donner des indications utiles à la thérapeutique. La sérologie est d'un emploi limité. Des méthodes de typages moléculaires particulièrement précises et toujours applicables sont utilisées. Le typage s'effectue sur les protéines et l'ADN. Le typage par les protéines est réalisé par électrophorèse d'isœnzyme (Multilocus enzymes analysis) qui mesure la variation de mobilité électrophorétique d'enzymes (ADH, G6PDH, fumarase... )
Cette méthode permet d'identifier 2 groupes de Listeria monocytogenes : le premier avec les souches 1/2 b et 4 b, et le second avec les souches 1/2a et 1/2c.
Le typage par l'ADN utilise des méthodes d'électrophorèse classique après l'action d'enzyme de restriction (Eco RI).

Remarque : devant toute manifestation de fébrilité chez la femme enceinte, il faut demander une hémoculture et commencer une antibiothérapie.

Traitement

Il n'existe pas de vaccination. Celle-ci a été tentée chez les animaux sans résultats satisfaisants. L'utilisation de vaccins vivants ou atténués avec des souches non virulentes (mutants non hémolytiques) est décevante. Ces mutants ne produisent pas d'anticorps protecteurs. La sensibilité des Listeria pour les antibiotiques a peu évolué depuis plusieurs décennies. L'ampicilline et l'amoxicilline gardent toujours leur place et leur association avec les aminosides est fortement bactéricide. Les tétracyclines sont actives et les quinolones ont été utilisées avec succès comme l'association sulfamide-triméthoprime. Pour enrayer la listériose, les médecins utilisent en particulier des pools d'antibiotiques, et surtout la pénicilline, la streptomycine et les sulfamides. Ce traitement est prolongé avec des lactamines. Mais les résultats restent aléatoires et dépendent en particulier de l'état du dispositif immunitaire du patient. La thérapie est efficace si elle est entreprise tôt. Le traitement est obligatoirement de quelques semaines dans le cas de listériose.

Personnes à risque

Listeria monocytogenes est une bactérie pathogène opportuniste, attaquant préférentiellement les sujets dont le dispositif immunitaire est perturbé. C'est le cas pour :

  • les personnes âgées
  • les femmes enceintes. (1, 6% des interruptions de grossesses seraient dues à une listériose).
  • les nouveau-nés. La listériose est la troisième infection néonatale après les infections à Escherichia coli et Streptococcus.
  • les personnes immuno-déprimées : les cancéreux, les transplantés, les sidéens, les diabétiques et les personnes dépendantes aux narcotiques et au tabac. On estime que les sidéens contractent la listériose 300 à 600 fois plus vite que les autres personnes. Il existe trois groupes dans ce cas avec un niveau de risque décroissant :
  • les personnes atteintes d'hémopathies, transplantées, atteintes du SIDA.
  • les personnes atteintes de cancers solides, d'hépathopathies et les hémodialysés.
  • les personnes diabétiques mal équilibrés et alcooliques.

Remarque : les sujets âgés bien portants n'ont pas un risque bien plus élevé que celui de la population générale et les enfants, mêmes jeunes, ont un risque semblable, ou alors plus faible, que celui de la population générale.

Prévention

Précautions à prendre pour la prévention de la listériose chez les femmes enceintes, les patients immuno-déprimés et les personnes âgées :

  • Éviter la consommation de fromages à pâte molle au lait cru.
  • Enlever les croûtes de fromages avant consommation.
  • Éviter la consommation de fromages vendus déjà râpés.
  • Éviter la consommation de poissons fumés.
  • Éviter la consommation de graines germées crues (soja, luzerne, …).

Listeria monocytogènes peut aussi contaminer des produits qui subissent une cuisson lors de leur fabrication ou stockage. Ces produits présentent ainsi le même risque que les produits crus contaminés. Selon les enquêtes, il s'agit pour la majeure partie de produits de charcuterie : éviter les rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée... Pour ces produits, mais aussi les autres produits de charcuterie (type jambon), préférer les produits préemballés aux produits à la coupe et les consommer rapidement après l'achat. Ceci veut dire qu'une chaîne contaminée produira des aliments contaminés semblables, que ce soit sous des marques à l'image luxueuse ou sous des produits sans marques. Seul le numéro d'identification du fabricant (que on ne lit jamais sur l'emballage) permettra d'identifier le produit. Éviter la consommation de produits de charcuterie consommés crus comme les lardons, le bacon, le jambon, etc. Les faire cuire avant consommation. Ces mesures sont suffisantes pour éliminer les germes qui se trouvent en majorité en surface de ces aliments. En effet, il n'y a pas de Listeria dans un cassoulet, une daube ou une blanquette si ces plats sont cuits à la maison longuement à partir de produits frais utilisés rapidement sans stockage. Par contre, pour les steaks hachés, qui sont des aliments reconstitués et pour lesquels cette notion de contamination en surface ne peut être retenue, une cuisson à cœur est impérative. Conserver les aliments crus (viande, légumes, etc. ) scindément des aliments cuits ou prêts à être consommés ; après la manipulation d'aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments. Éviter la consommation de produits acquiss au rayon traiteur. Éviter la consommation de coquillages crus, surimi, tarama. Il faut laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques. Les règles habituelles d'hygiène doivent aussi être respectées. Les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être réchauffés soigneusement avant consommation immédiate. Il faut nettoyer souvent et désinfecter son réfrigérateur avec de l'eau javellisée.


Liens externes

Notes et références
  1. "Conjugated action of two species-specific invasion proteins for fetoplacental listeriosis" Article original en ligne sur le site de Nature
  2. FRI Brieffings : Virulence charactéristic of Listeria mnocytogenes

Recherche sur Amazone (livres) :




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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 20/03/2009.
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