Antibiotique

Un antibiotique est une substance qui a une action spécifique de bloquage ou même de destruction des bactéries. Pour les autres micro-organismes, on utilise le terme d'«antifongique» s'il s'agit de lutte contre les champignons, ou d'«antiviral»...



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Définitions :

  • Expression désignant une substance naturelle, produite en particulier par des champignons inférieurs et par certaines bactéries, ou synthétique qui empêche la croissance des bactéries pathogènes ou les détruit.... (source : destin-tanganyika)
  • Substance chimique naturelle ou synthétisée en laboratoire qui a un pouvoir destructeur sur certains micro-organismes, les bactéries en l'occurrence. (source : portail.cegepsth.qc)
  • Médecine biologique, pharmacologie - Adj. et nm * anti : du préfixe anti- indiquant l'hostilité, l'opposition ou la défense (contre) ; * bio, biotique : du grec bios [bio], vie.... (source : georges.dolisi.free)

Un antibiotique[1] (du grec anti : «contre», et bios : «la vie») est une substance qui a une action spécifique de bloquage ou même de destruction des bactéries. Pour les autres micro-organismes, on utilise le terme d'«antifongique» s'il s'agit de lutte contre les champignons, ou d'«antiviral» s'il s'agit de lutte contre les virus.

Cette substance peut avoir une action toxique directe, c'est-à-dire bactéricide ; son efficacité peut être aussi limitée à empêcher le développement des micro-organismes (action bactériostatique).

Descriptions, spécificités

Une substance antibiotique est par conséquent un "médicament" qui a pour effet soit d'empêcher la prolifération des bactéries (ce fut le cas du premier découvert, la pénicilline), soit de les tuer de façon ciblée. On parlera selon le cas d'antibiotiques "bactériostatiques" ou "bactéricides". L'objectif de tout traitement antibiotique est d'aider le dispositif immunitaire dans sa lutte contre les bactéries. Dans l'ensemble des cas c'est le dispositif immunitaire qui finira de débarrasser l'organisme malade des dernières bactéries.

NB : Les antiseptiques ne sont pas des antibiotiques. Leur fonction est de tuer un maximum de germes (bactéries, champignons, virus), leur mode d'action n'est pas spécifique, ils ne s'utilisent que localement en application externe et mal employés (trop concentrés par exemple) ils peuvent provoquer des lésions et/ou retarder la cicatrisation.

Historique et importance de la découverte

Le premier antibiotique, identifié dès la fin du XIXe siècle par Ernest Duchesne, fut la pénicilline. Ses propriétés furent redécouvertes par hasard en 1928 par Sir Alexander Fleming qui s'aperçut que certaines de ses cultures bactériennes dans des boîtes de Petri oubliées avaient été contaminées par les expériences de son voisin de paillasse sur un champignon : le penicillium notatum. Mais l'importance de cette découverte, ses implications et ses utilisations médicales ne furent comprises et élaborées qu'après sa redécouverte, entre les deux grandes guerres.

Nota : les antibiotiques existent en fait dans la nature, utilisés par exemple depuis des millénaires par certaines espèces de fourmis, mais nous ne l'avons constaté que particulièrement il y a peu de temps.

Le premier antibiotique (de synthèse) a ouvert une voie nouvelle dans la lutte contre de nombreuses maladies qui étaient reconnues comme incurables jusque là. Les antibiotiques ont augmenté l'espérance de vie de ceux qui y ont accès d'environ 15 ans. Comparativement, un médicament qui guérirait 100% des cancers n'augmenterait l'espérance de vie que de 5 ans.

Résistance croissante des bactéries

Actuellement, énormément d'antibiotiques sont connus, mais leur surconsommation entraîne des résistances de certaines bactéries à certains d'entre eux, et même des multi résistances (cas du staphylocoque doré), au point de rendre à nouveau incurables les premières maladies que nous avions traitées avec succès avec les antibiotiques...

Le mécanisme le plus probable de cette résistance est probablement que l'antibiotique utilisé crée une pression de sélection, qui facilite la sélection de mutations naturelles (même rares), qui confèrent à la bactérie une résistance à l'antibiotique en question et par conséquent un avantage sélectif. Certaines bactéries (bactéries dites compétentes) sont capables d'intégrer de l'ADN exogène (présent dans le milieu) et par conséquent d'acquérir potentiellement des gènes de résistance aux antibiotiques d'une autre espèce bactérienne.

Comment choisir l'antibiotique à utiliser

Le choix de l'antibiotique dépend du germe responsable, de la localisation de l'infection et du terrain (insuffisance rénale ou hépatique, notion d'allergie... ). Il peut être orienté par l'antibiogramme : le germe responsable est mis en culture dans une boîte de gélose contenant plusieurs pastilles d'antibiotiques qui vont inhiber plus ou moins le développement du micro-organisme, ce qui sert à comparer la sensibilité des bactéries à tel ou tel antibiotique.

un antibiogramme

Certains antibiotiques sont bactéricides, c'est-à-dire, tuent les bactéries. D'autres ne sont que bactériostatiques, c'est-à-dire empêchant le développement du germe.


Les paramètres d'activité d'un antibiotique

La Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) correspond à la concentration minimale d'antibiotique permettant d'inhiber (bactériostase) complètement la multiplication bactérienne, apres 18 à 24 heures de contact à 35°.

La Concentration Minimale Bactéricide (CMB) est la plus faible concentration servant à détruire (bactéricidie) 99, 9% des bactéries après 18 à 24 heures de contact avec l'antibiotique.

La CMI et la CMB sont caractéristiques d'un antibiotique pour une souche donnée.

Les familles d'antibiotiques

Icône de détail Article détaillé : Famille d'antibiotique.

Il existe plus de 10 000 molécules antibiotiques, mais uniquement une centaine, dont un quart sont des pénicillines, sont efficaces et utilisables. La majorité des antibiotiques sont produits par des procaryotes, des champignons, des végétaux supérieurs, des animaux ou des lichens.

Action sur la paroi bactérienne

Ces antibiotiques agissent sur des cibles extracellulaires et ne sont actifs que sur les germes en croissance. Les cellules au repos ne sont pas perturbées par l'action de ces molécules.

Les antibiotiques bloquent la synthèse de la paroi, la cellule s'allonge sans faire de paroi (cloison) et elle explose sous l'effet de la pression osmotique interne. Si on ajoute un stabilisant osmotique, on obtient un protoplaste.

On retrouve essentiellement une famille d'antibiotique nommée les Béta-lactames (pénicillines et céphalosporines) qui agissent sur les enzymes (les PFP) en inhibant leurs actions. Cela empêchant la synthèse de la paroi bactérienne.

Exemples :

Action sur la membrane des cellules

  • La polymyxine : c'est un surfactant (détergent) qui agit avec les lipides membranaires et qui désorganise la bicouche phospholipidique membranaire. Ceci détruit l'intégrité de la membrane, les éléments hydrosolubles sortent de la cellule. Cette molécule est efficace sur les cellules en croissance et au repos.

Action sur l'ADN

  • La mitomycine est une molécule dont la structure est asymétrique. Elle se fixe sur les brins de l'hélice d'ADN et établit un pontage entre eux. Ceci empêche la réplication de l'ADN en bloquant la progression de l'ADN polymérase.
  • L'actinomycine  : le mécanisme est semblable à celui de la mitomycine, mais cette molécule est symétrique. En se fixant sur les deux brins d'ADN cette molécule bloque la progression de l'ARN polymérase.
  • Les sulfamidés sont des analogues structurels de molécules biologiques; ils ressemblent à des molécules normalement utilisées par la cellule. La cellule va les reconnaître pour ce qu'ils ne sont pas et les intégrer dans son métabolisme, et , parce que ce sont des molécules analogues, les voies métaboliques seront bloquées. Ceci provoque une inhibition de la synthèse des bases nucléiques et la cellule meurt par carence en bases nucléiques.
  • Les quinolones et fluoroquinolones agissent sur la topologie de l'ADN. Ces molécules inhibent l'ADN gyrase qui contrôle le surenroulement de l'ADN. L'inhibition de la gyrase empêche la réplication de l'ADN et par conséquent la croissance des bactéries.

Action sur le ribosome bactérien

Approximativement la moitié des antibiotiques utilisés en thérapeutique (disposant de l'AMM) ont pour cible le ribosome bactérien, l'organite cellulaire qui est responsable de la synthèse des protéines. Ces antibiotiques se répartissent en plusieurs classes, de nature chimique et de mode d'action différents. La majorité interagissent avec l'ARN ribosomique.

  • Les cyclines (exemples : tétracycline, doxycycline, auréomycine)  : en se fixant sur la sous-unité (30 S), elles bloquent l'élongation de la chaîne polypeptidique.
  • Les macrolides et kétolides (exemples : érythromycine, azithromycine) agissent sur la partie 50 S du ribosome et bloquent l'élongation de la chaîne polypeptidique.
  • La puromycine mime l'extrémité d'un ARNt, prend sa place dans le ribosome et bloque l'élongation de la chaîne polypeptidique.

Les résistances aux antibiotiques

Icône de détail Article détaillé : Résistance aux antibiotiques.

Résistance naturelle

On peut parler de résistance naturelle si l'ensemble des souches d'une même espèce sont résistantes à un antibiotique. C'est l'expression d'une propriété innée reflétant l'empêchement d'accéder à la cible ou l'absence de la cible. Exemple : l'imperméabilité des parois des bactéries Gram- ou leur absence de paroi.

Résistance acquise

La résistance acquise survient quand quelques souches d'une même espèce normalement sensibles deviennent résistantes. Cette résistance peut-être acquise par mutagenèse : c'est une résistance chromosomique.

Le phénomène de mutation est spontané avec une fréquence d'apparition de 10-6 à 10-7. C'est un événement rare. L'antibiotique n'est pas l'agent mutagène, il sélectionne uniquement les mutants devenus résistants. Cela peut conduire à la résistance à toute une famille d'antibiotiques.

Les mutations sont indépendantes, par conséquent les risques d'avoir des résistances par mutagenèse à plusieurs antibiotiques sont rares. Une double résistance multiplie les probabilités d'apparition de résistance à chaque molécule, c'est-à-dire 10-14.

Autres types de résistance

Les bactéries ont la capacité de transférer l'information génétique. La majorité de ces cas de résistances se rencontrent à l'hôpital. C'est une information génétique exogène qui est récupérée par la bactérie.

Le premier cas de résistance fut observé en 1951 sur un patient japonais. Il souffrait d'une infection à Shigelle (une entérobactérie, c'est-à-dire un bacille gram négatif, mobile). La Shigelle provoquait une dysenterie qui pouvait être soignée par des sulfamidés, mais elle était devenue résistante à ces sulfamidés. Les chercheurs ont démontré que cette résistance était accompagnée par des résistances in vitro à d'autres antibactériens.

Ils ont isolé dans le tube digestif d'autres malades, des souches d'Escherichia coli (une autre Entérobactérie, particulièrement répandue dans l'eau, le sol, le lait et les selles) qui avaient acquis une résistance aux sulfamidés par un transfert horizontal entre les deux espèces.

Mécanismes de transfert d'élément génétique

Les bactéries peuvent transférer des éléments mobiles de leur génome : plasmides et transposons.

Fréquemment les bactéries ont rassemblé plusieurs gènes de résistance sur leur plasmide et l'échangent.

  • Le transfert vertical est évident entre bactéries de même espèce.
  • Le transfert horizontal intervient par contre dans les échanges entre bactérie Gram+, Gram- ou dans le sens Gram+ vers Gram-. L'inverse, Gram- vers Gram+, n'est pas réalisable car les gènes de Gram- ne sont pas exprimés chez Gram+.
  • La transduction : le vecteur est un bactériophage. En se répliquant, le phage intègre une partie du génome bactérien. En quittant la cellule, il emporte des gènes supplémentaires (bactériens) qui pourront être transfectés dans une autre bactérie. Ce dispositif est efficace, mais les échanges sont limités en taille (le phage ne peut pas transférer un long morceau d'ADN bactérien) aux organismes proches phylogénétiquement pour la reconnaissance phage/bactérie.
  • La transformation : la bactérie prend et incorpore de l'ADN exogène nu présent dans son environnement. Cela peut être de l'ADN d'une bactérie morte qui, une fois capté, permet l'expression de ses gènes par la nouvelle bactérie. C'est un événement particulièrement rare qui existe chez les bactéries Gram-.
  • La conjugaison : l'ADN est transféré d'une bactérie donatrice à une bactérie réceptrice au cours d'un contact cellulaire étroit (pilus). C'est le mode de transmission de transfert horizontal.

Modalité de résistance chez la bactérie

  • Le brouillage  : la bactérie synthétise des protéines qui peuvent séquestrer l'antibiotique ou le dégrader pour le rendre inoffensif (hydrolases, transférases... ). Ce brouillage peut se faire à l'extérieur (bêta-lactamase sur les antibiotiques de la famille des pénicillines) de la cellule, comme à l'intérieur.
  • Le camouflage  : la bactérie peut modifier la cible de l'antibiotique. Celle-ci n'est plus reconnue et devient insensible à l'antibiotique.
  • Le blindage  : la bactérie empêche l'accès de l'antibiotique aux cibles intracellulaires, par :
    • modification de la perméabilité membranaire;
    • mise en place d'un dispositif d'expulsion de l'antibiotique. Une pompe membranaire refoule l'antibiotique qui entre dans la cellule.
  • L'esquive  : la bactérie substitue une autre molécule à la cible. L'antibiotique, en se fixant sur ce leurre, ne remplit pas son rôle.

Résistances acquises courantes

  • Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniæ) a développé une résistance par modification d'une protéine membranaire spécifique où se fixent les pénicillines (la PLP) imposant des doses plus élevées d'antibiotique (typiquement, l'amoxicilline), ou alors contraignant à prescrire une céphalosporine de 3e génération (fréquemment la ceftriaxone). Les résistances en France sont documentées depuis 1978. En 2000, on comptait à peu près 50% de souches résistantes, surtout dans les grandes villes.
  • Les staphylocoques méti-résistants, en particulier redoutables, sont insensibles aux pénicillines (chez-eux aussi par modification de leurs PLP), mais également par production d'une bêta-lactamase et d'une méticilinase. Les infections à staphylocoque méti-R sont typiquement des infections nosocomiales sévères, responsables d'une lourde mortalité. Les glycopeptides sont une alternative thérapeutique classique.

La surconsommation : un problème de santé publique

Les spécialistes critiquent dans ce contexte la quelquefois trop à la légère (fréquente) de certains antibiotiques (), y compris lorsqu'il s sont inefficaces (contre les virus par exemple).

Le phénomène serait aussi augmenté :

  • par l'usage de doses trop faibles (y compris dans des médicaments en vente libre) [2]
  • ou sur une durée trop courte (moins de 8 jours), ou trop longues,
  • mais aussi par la présence d'antibiotiques dans les viandes d'élevage industriel, utilisés massivement :
    • pour protéger les élevages (porcins, bovins, volailles) des maladies [3], de manière systématique, avant même que ces animaux ne deviennent malades (comme s'il s'agissait d'un aliment naturel qui jouerait un rôle de prévention)
    • ou même comme "stimulateurs de croissance" de ces animaux[4], [5], [6], pour augmenter de façon importante la rentabilité de l'élevage.

Les résistances mènent quelquefois les épidémiologistes à préconiser un usage raisonné des antibiotiques (un peu à la manière de la gestion mondiale concertée par l'OMS des médicaments antipaludéens).

Les antibiotiques sont sans effet sur les virus ; cependant, il arrive que ceux-ci soient prescrits dans le cas où l'organisme est affaibli, pour éviter que ce dernier ne devienne vulnérable à des bactéries. Malheureusement, toujours trop nombreux (en France) sont les médecins qui prescrivent toujours des antibiotiques pour des affections virales, tandis qu'ils ne seront pas efficaces et qu'ils ne font que renforcer la résistance des bactéries aux antibiotiques.

Ces résistances aux antibiotiques deviennent extrêmement préoccupantes, elles sont l'objet d'avertissements réguliers des agences gouvernementales et mondiales. Par exemple :

  • plus d'un tiers des affections au staphylocoque doré sont désormais impossibles à traiter avec les antibiotiques, causant amputations et décès. Il est probable que les 3/4 des 4 200 décès pour infections nosocomiales soient le fait de bactéries multirésistantes aux antibiotiques. [7]
  • la résistance du pneumocoque à la pénicilline G est passée en France, de 0, 5% à 45% entre 1984 et 2001. La France - qui est un des pays les plus grands consommateurs d'antibiotiques - compte le plus grand nombre d'échecs thérapeutiques contre des pneumocoques complètement résistants à la pénicilline. [8]

AntibioQuizz[9]

  • Les antibiotiques détruisent-ils l'ensemble des microbes ?
Les antibiotiques sont des médicaments capables d'inhiber ou de détruire certaines bactéries. Ils ne sont d'aucune utilité sur les autres types de microbes comme les parasites, les virus ou les mycoses (champignons). En outre, ils ne traitent pas directement les symptômes d'une infection (fièvre, douleurs... ).
  • Peut-on devenir résistant aux antibiotiques ?
Ce n'est pas le corps humain qui devient résistant à l'antibiotique mais les bactéries elles-mêmes en devenant moins sensibles au médicament ou plus du tout. C'est un phénomène naturel, lié à l'évolution des espèces ; au contact des antibiotiques, les bactéries sensibles à l'antibiotique administré disparaissent, mais d'autres parviennent à survivre ou s'adaptent grâce à des modifications de leurs gènes. On dit tandis qu'elles ont développé des résistances.
  • Les bactéries résistantes aux antibiotiques deviennent-elles plus nombreuses ?
À chaque fois que des antibiotiques sont utilisés lors d'un traitement, le risque de sélection existe : les bactéries sensibles disparaissent, mais d'autres peuvent s'adapter et survivre.
Les hôpitaux, les maisons de retraites, les crèches et les écoles facilitent aussi le développement des résistances, car, dans ces bâtiments, se côtoient des personnes fréquemment traitées par antibiotiques. Cette promiscuité facilite la transmission des nouvelles bactéries résistantes d'un individu aux autres.
  • Les enfants sont-ils plus fréquemment porteurs de bactéries résistantes que les adultes ?
Selon une étude française menée en 1999 sur des enfants, près de 53% des pneumocoques, responsables entre autres d'otites, de pneumonies, de méningites... étaient résistants à l'antibiotique de référence, la pénicilline.
La même étude menée sur des adultes a montré que uniquement 40 % de ces bactéries étaient résistantes à cet antibiotique.
Cette différence peut s'expliquer :
- par une plus grande consommation d'antibiotiques par les enfants. En 2002, une étude a montré que les enfants de moins de 3 ans ont reçu quatre fois plus d'antibiotiques que le reste de la population;
- par le fait que les enfants sont plus fréquemment malades que les adultes et en plus, reçoivent trop aisément des antibiotiques, tandis que de nombreuses infections respiratoires, rhumes et autres otites, sont en fait dues dans 80 % des cas à des virus, contre lesquels les antibiotiques sont complètement inefficaces. Par exemple dans le cas de la bronchiolite du nourrisson, le meilleur des traitements consiste en une kinésithérapie.
  • La santé des enfants est-elle menacée par les bactéries résistantes ?
Il devient effectivement de plus en plus complexe de soigner des otites ou des méningites, puisque les bactéries ne sont pas toutes détruites par l'antibiotique prescrit.
Ce qui pousse les médecins à donner deux antibiotiques différents qu'ils pensent complémentaires, comme pour prendre les bactéries en tenaille, et qui plus est à augmenter les doses.
  • Le fait de prendre dans l'avenir moins d'antibiotiques inutiles, va-t-il permettre de diminuer la résistance des bactéries ?
Il est complexe actuellement de répondre à cette question ! Car il n'y pas toujours eu réellement en France, sur la totalité de la population, de changement significatif dans la prescription des antibiotiques, et il n'y a par conséquent pas suffisament de recul.
Cependant, si on se réfère à certains autres pays, ainsi qu'à une expérience test réalisée dans le département des Alpes-Maritimes, il s'avère qu'un lien entre moins d'antibiotiques et le développement moins rapide de la résistance des bactéries, peut effectivement être rapidement observé.
Antérieurement à l'expérience, les médecins avaient observé, sur une durée de 4 années, une augmentation de 20% de la présence de pneumocoques résistants chez les enfants. Après une campagne d'information, à laquelle ils ont adhéré, la prise d'antibiotiques a baissé de 10% et la résistance n'a plus augmenté, restant à un même niveau de 64% de bactéries résistantes.

Actualités

  • L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a pris la décision de retirer du marché, après le 30 juin 2003, quinze médicaments contenant des antibiotiques, censés soulager les rhumes, rhinopharyngites et sinusites[10]. Ces médicaments jugés «non utiles à la guérison» et comme «pouvant faciliter la naissance et la diffusion des résistances bactériennes» étaient, pour la majorité, proposés en solutions nasales, en sprays ou en gouttes. Il s'agit : de Cortifra, Framyxone, Frazoline, Isofra, Pivalone neomycine, Polydexa neosynephrine, Rhin ATP, Rhinobiotal 1, 25%, Rhinotrophyl, Rhinyl, Soframycine 1, 25%, Soframycine 100 g, Soframycine hydrocortisone, Soframycine naphazoline.
    Il a été estimé que le recours à la solution physiologique pour laver le nez au paracétamol ou à l'aspirine pour soulager la fièvre et la douleur, pouvaient les remplacer avantageusement.
  • La décision a été prise récemment (septembre 2005) par le Ministère de la Santé de dérembourser de nombreux médicaments qui contenaient des antibiotiques (parmi les plus connus : Solutricine, Lysopaïne) [11], pour éviter d'accroître ces phénomènes de résistance, extrêmement préoccupants.

Notes et références

  1. Les mots antibiose et antibiotique (dans «action antibiotique») ont été constitués par Vuillemin. (P. Vuillemin, Antibiose et symbiose, Association française pour l'avancement des sciences, Compte rendu de la 18e session, Seconde partie, Notes et mémoires, vol. 11 (1890), pp. 525-543. ) Sur l'évolution sémantique subséquente du mot antibiotic en anglais, voir R. Bentley et J. W. Bennett, «What is an Antibiotic ? Revisited», Advances in applied microbiology, vol. 52, 2003, pp. 303-331, spéc. 304, 312 et 330, partiellement consultable sur Google Books.
  2. mais le nombre de ces médicaments (comme Lysopaïne ou Solutricine) a diminué fortement récemment en France (à partir du 30 septembre 2005), surtout pour diminuer ces risques.
  3. Les antibiotiques en élevage : état des lieux et problèmes posés
  4. Utilisation des antibiotiques comme stimulateurs de croissance
  5. Questions et réponses concernant l'utilisation d'antibiotiques dans les aliments pour animaux
  6. Bruxelles propose l'interdiction des antibiotiques comme facteurs de croissance
  7. Sur 10 000 personnes -estimation ancienne- qui succombent chaque année à une infection nosocomiale, à peu près 7 500, soit les ¾, seraient victimes de bactéries multirésistantes aux antibiotiques : "Les maladies nosocomiales"
  8. La consommation d'antibiotiques a baissé
  9. AntibioQuizz réalisé selon les communications des professeurs Patrick Choutet et Pierre Dellamonica à des journaux de vulgarisation.
  10. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, [http ://afssaps. sante. fr/htm/10/atborl/listatb. htm Bon usage des antibiotiques Spécialités commercialisées à base d'aminoside et sulfamide administré par voie nasale]
  11. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Arrêt de commercialisation, Lettre aux prescripteurs, 19 juillet 2005, Information destinée aux médecins généralistes, ORL, pédiatres et pharmaciens

Liens externes

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