Guerre biologique

La guerre biologique, quelquefois nommée guerre bactériologique, est l'utilisation comme arme des propriétés nocives de certains micro-organismes ou toxines.



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Symbole mondiale de contamination biologique.

La guerre biologique, quelquefois nommée guerre bactériologique, est l'utilisation comme arme des propriétés nocives de certains micro-organismes ou toxines. Elle est conçue pour invalider ou tuer un adversaire.

La guerre biologique est proscrite par l'ONU parce qu'une attaque réussie pourrait probablement génèrer des milliers, ou alors des millions de morts et qu'elle pourrait détruire des sociétés et des marchés économiques.

Les premiers usages

Le pouvoir destructeur de certaines maladies n'a pas échappé aux belligérants de l'ensemble des époques. Certaines techniques simples sont les précurseurs de la guerre biologique :

  • Empoisonner un puits avec des charognes
  • Propulser des cadavres pestiférés dans une ville assiégée (En 1344, les Mongols vinrent à bout de la résistance du comptoir génois de Féodosia avec cette méthode)
  • Enduire les pointes des flèches au moyen d'excréments
  • Offrir des objets souillés par des malades à ses ennemis

En Chine, l'envoi de cadavres de pestiférés dans les villes assiégées forma probablement le premier exemple d'arme bactériologique, quoique personne ne sût à l'époque ce qu'était une bactérie. Durant l'Antiquité, Grecs, Romains et Perses utilisaient des cadavres d'animaux pour contaminer les sources et puits ennemis.

Au XVIIIe siècle en Nouvelle-France, le général Amherst autorisa la distribution de couvertures infestées de petite vérole aux Amérindiens de la tribu des Delaware, dans l'objectif qu'ils soient exterminés par la maladie. Cet événement forme probablement la première attaque biologique officielle perpétrée en Amérique.

Limitation des armements biologiques

L'utilisation d'armes biologiques a été interdite par le protocole de Genève de 1925. La Convention sur les armes biologiques et les toxines de 1972 a élargi l'interdiction à presque toute production, stockage et transport.

Au cours de la Guerre sino-japonaise (1937-1945) et la Deuxième Guerre mondiale, l'Unité 731 et l'armée impériale japonaise ont mené des expérimentations humaines sur des milliers de personnes, essentiellement des Chinois. Durant les campagnes militaires, l'armée japonaise a utilisé des armes biologiques sur les soldats et les civils chinois, surtout lors de la bataille de Changde.

A la suite des recherches menées au Royaume-Uni durant la Deuxième Guerre mondiale, Gruinard, une île d'Écosse, fut contaminée en 1942 par la maladie du charbon qui y persista les 48 années suivantes.

Des efforts énormes dans la recherche d'armes biologiques ont été mis en œuvre par l'Union soviétique (de particulièrement loin le premier État en ce domaine) avec une vaste organisation appelée «Biopreparat ». Les États-Unis, l'Irak, l'Afrique du Sud et certainement d'autres nations ont aussi, durant la Guerre froide, effectué de telles recherches. Cependant on pense que de telles armes n'ont jamais été utilisées de manière massive et aucune nation n'a revendiqué officiellement avoir fait usage de telles armes.

Le 25 septembre1969, Nixon fait une déclaration unilatérale de renoncement au développement ainsi qu'à la production d'armes biologiques par les États-Unis. Tout l'arsenal des É. -U. est détruit avant la fin de 1973, à l'exception de réserves de semences conservées pour les besoins de la recherche.

En 1972, une centaine de nations signent la convention sur l'interdiction des armes biologiques et des toxines, qui interdit le développement, la production et le stockage et l'utilisation de microbes ou de leurs produits toxiques, excepté dans des quantités nécessaires à la recherche d'applications de défense et de paix. On pense cependant que depuis sa signature, le nombre des pays capables de produire de telles armes n'a jamais cessé d'augmenter et l'Union Soviétique n'a pas respecté cette accord : Biopreparat ne fut démantelé officiellement qu'en 1992 après la disparition de cet état.

Le vendredi 30 mars 1979, l'usine de production d'armes bactériologiques de Sverdlovsk (actuellement Ekaterinbourg) laisse échapper de l'anthrax ; l'épidémie fait entre 66 et 600 morts selon les sources.

Entre 1975 et 1983, des cas d'intoxication causés par ce qu'on a appelé la «pluie jaune » ont aussi été constatés au Laos et au Cambodge alors sous contrôle du Viet-Nam.

En 1986, le gouvernement américain a dépensé 42 millions de dollars dans la recherche sur les maladies infectieuses et les toxines. Cette somme est dix fois plus élevée que celle investie en 1981. L'argent a été conçu pour vingt-quatre universités dans l'espoir de développer des souches d'anthrax, de la fièvre de la vallée du Rift, de l'encéphalite japonaise, de la tularémie, de shigelle, de la toxine botulique et de la fièvre Q. Lorsque la faculté de biologie du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a voté contre les fonds du Pentagone en faveur de la recherche biotechnologique, l'administration Reagan l'a forcée à changer sa décision en la menaçant de lui couper d'autres fonds.

Cependant les États-Unis appliquent une politique fédérale de non-utilisation d'armes biologiques en toute circonstance, se concentrant sur les mesures défensives.

Caractéristiques des armes biologiques

Les caractéristiques de l'arme biologique parfaite sont sa faible visibilité, sa puissance, son accessibilité et sa dissémination facilitée.

Les agents infectieux sont choisis selon leur létalité et de leur robustesse (ainsi ils pourront être disséminés au moyen d'aérosols).

Les agents biologiques utilisés dans les armes biologiques peuvent être produits aisément et rapidement. La difficulté principale n'est pas la production de l'agent biologique mais sa dissémination sous une forme infectieuse pour une cible vulnérable.

A titre d'exemple, le bacille du charbon (appelé anthrax par les Anglo-saxons), est reconnu comme un agent excellent. Premièrement, il forme des spores résistantes, idéales pour la dissémination sous forme d'aérosols. Deuxièmement, les personnes dont les poumons sont contaminés ne sont le plus souvent pas contagieuses. L'effet de l'agent est ainsi confiné à la cible. L'infection pulmonaire commence avec des symptômes «froids» et devient rapidement létale. Enfin, le personnel allié peut être protégé avec les antibiotiques ou les vaccins appropriés.

Une attaque massive au moyen du charbon nécessiterait la création de particules aérosols de 1, 5 à 5 micromètres de diamètre. Si les gouttelettes sont trop grosses, elles sont filtrées par le dispositif respiratoire en amont des bronches. À ces dimensions les poudres tendent en outre à se grouper ainsi qu'à s'attacher à cause des charges électrostatiques et des forces de Van der Vaals. Cela nuit à la dissémination. Ainsi le matériel doit être traité avec de la silice (agent antiagglomérant). L'aérosol doit être disséminé de sorte que ni la pluie ni le soleil ne le dégrade et que cependant le poumon humain puisse être infecté.

Les maladies reconnues pour l'armement ou déjà utilisées à cet effet sont surtout le charbon, ebola, la peste, le choléra, la tularémie, la brucellose, la fièvre Q, le Machupo, VEE, SEB et la variole. Les toxines naturelles qui pourraient être utilisées comme armes sont entre autres la ricine, la toxine botulique et les mycotoxines.

Destruction des récoltes

Au lieu de cibler des humains, les armes biologiques pourraient être conçues pour cibler des récoltes. Cela pourrait génèrer des conséquences désastreuses au niveau de la capacité d'un pays à s'auto-suffire. Les agents biologiques utilisés pour cibler des plantes sont nommés bioherbicides et ceux qui visent les champignons sont nommés mycoherbicides.

Mesures de protection

La première défense civile contre les armes biologiques consiste à se laver les mains à chaque fois qu'on se déplace vers un autre bâtiment ou d'autres personnes. Il faut aussi éviter de toucher les poignées de porte, les murs, le sol, et la bouche et le nez d'autres personnes.

Des méthodes plus exotiques comprennent la décontamination, le plus souvent effectuée avec eau de javel. Un moyen de décontamination efficace consiste à laisser ses chaussures à l'entrée et marcher et tremper les mains dans un bain d'eau de javel diluée. La décontamination périodique des sols et des poignées de porte peut se révéler particulièrement utile.

Les méthodes médicales de la protection civile comprennent le stockage d'antibiotiques et de vaccins et l'entraînement à un diagnostic rapide et précis ainsi qu'au traitement. De nombreuses maladies utilisées dans les armes biologiques sont inhabituelles aux médecins généralistes.

Des boucliers à pression positive sont envisageables mais particulièrement coûteux comparé à leur efficacité au niveau de la majorité des installations importantes. Ceci est dû au fait que, dans la majorité des attaques, l'agent est disséminé dans une ellipse longue et étroite dans le sens du vent à partir du point de largage. Les personnes localisées hors de cette ellipse ne sont pas affectées par une infection secondaire. Les personnes au sein de cette ellipse ne peuvent pas être aidées par les mesures de protection civile. Elles ont besoin d'un diagnostic médical et d'un traitement.

Limites inhérentes aux armes biologiques

Les analystes militaires estiment que la guerre biologique est peu efficace sur un terrain conventionnel, quoiqu'elle puisse être une arme psychologique dans le cas du bioterrorisme. La principale faiblesse d'une attaque biologique est le délai de plusieurs jours entre sa diffusion et ses premiers effets. Elle ne peut pas bloquer la progression d'une armée, à l'inverse d'une attaque nucléaire ou chimique.

Stratégiquement, l'attaque biologique pose problème aussi. Les assaillants risquent en effet de subir eux-mêmes les conséquences de la propagation du micro-organisme. Une attaque biologique nomme en outre une contre-attaque massive immédiate. Enfin, la zone contaminée serait complexe à occuper ainsi qu'à exploiter (tant économiquement que militairement) sans une très lourde infrastructure de protection des soldats ou des civils.

Attaque de variole durant la Guerre française et indienne

Durant la Guerre française et indienne, les troupes britanniques ont distribué en une occasion des couvertures infectées par la variole aux autochtones américains alliés aux Français. Selon les estimations, plus de 20 000 autochtones en sont morts puisque cette maladie était alors inconnue sur le continent américain.

Attaque de Salmonelle par la secte Rajneeshee

En 1984, dans la petite ville de The Dalles en Oregon, les disciples du Bhagwa Shri Rajneesh ont tenté de contrôler des élections locales en infectant des bars à salade avec des salmonelles. À peu près 900 personnes en sont tombées malades. Cet événement est reconnu comme le premier cas de bioterrorisme perpétré aux États-Unis.

Enveloppes contaminées au bacille du charbon en 2001

En septembre et octobre 2001, des enveloppes contaminées au bacille du charbon font plusieurs victimes aux États-Unis, dont quatre morts. Le 5 octobre, le photographe américain Robert Stevens fut la premiére victime connue du bioterrorisme.

Liens externes

Bibliographie

  • Boyle Francis, Guerre Biologique et Terrorisme, Demi Lune, 2007, (ISBN 2952557195)
  • Henri Mollaret, L'Arme biologique : Microbes, virus et terrorisme, Plon, 2002, (ISBN 2259196802)
  • Judith Miller, Stephen Engelberg, William Broad, Germes : Les armes biologiques de la guerre secrète, Fayard, 2002, (ISBN 2213611858)
  • Ken Alibek, La Guerre des germes, Presses de la Cité, 2000, (ISBN 2258053455)
  • Peter Williams, David Wallace, La guerre bactériologique, Albin Michel, 1990, (ISBN 2226041192)
  • Bouquet, Henri, "The papers of Col. Henry Bouquet". Prepared by Frontier forts and trails survey, Federal works agency, Work projects administration; edited by Sylverster K. Stevens and Donald H. Kent
  • "Plains Indian Smallpox Genocide", by O. N. Eddins

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