Lèpre

La lèpre est une maladie infectieuse chronique due à Mycobacterium lepræ touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères.



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  • La lèpre est une maladie liée à la pauvreté et doit toujours être... Dans la forme contagieuse de la lèpre, les agents pathogènes se multiplient fortement.... (source : lepra)

La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique due à Mycobacterium lepræ (une bactérie proche de l'agent responsable de la tuberculose identifiée par le Norvégien Gerhard Armauer Hansen en 1873) touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères. Elle est endémique dans certains pays tropicaux (en particulier d'Asie). La lèpre est une maladie non-contagieuse.

La lèpre fut longtemps incurable et particulièrement mutilante, entraînant en 1909, à la demande de la Société de pathologie exotique, «l'exclusion systématique des lépreux» et leur regroupement dans des léproseries comme mesure principale de prophylaxie.

Aujourd'hui traitable par les antibiotiques, des efforts de santé publique sont faits pour le traitement des malades, l'équipement en prothèse des sujets guéris et la prévention.

Lépreux sonnant sa cloche pour avertir les passants. (Manuscrit latin du XIVe siècle)

Historique de la maladie

Symptôme de la Lèpre, photo de 1906

La lèpre est connue depuis l'Antiquité. Les premières descriptions datent de 600 ans avant J. -C. On la retrouve dans les civilisations antiques en Chine, en Égypte, en Inde. On a d'ailleurs longtemps cru à une origine asiatique ; on pensait qu'elle se serait ensuite répandue par les guerriers d'Alexandre le Grand puis par les Phéniciens et les Romains. Les travaux sur le génome de la bactérie à l'Institut Pasteur (Marc Monnot, Stewart Cole, publiés dans Science le 13 mai 2005 [1]) indiqueraient plutôt une origine est-africaine ou du Moyen-Orient avant d'arriver en Asie et en Europe. Elle serait arrivée en Afrique de l'Ouest avec les explorateurs nord-européens, puis l'esclavage l'aurait disséminée dans les Caraïbes et l'Amérique du Sud.

La Bible contient des passages faisant référence à la «lèpre», à la fois dans l'Ancien Testament et le Nouveau. On ne peut pas savoir s'il s'agit de la même maladie : ce terme a en effet été utilisé pour de nombreuses maladies de peau d'origine et de gravité particulièrement variables. Un Metzora, est une personne atteinte de tzara'at ("lèpre") dans le livre du Lévitique. La loi israélite faisait obligation aux prêtres de savoir reconnaître la lèpre (Lv 14 :1-57).

Dans le Nouveau Testament, Jésus guérissait des lépreux.

Les textes les plus anciens en témoignent, la lèpre a toujours représenté une menace, et les lépreux mis au ban de la société, rejetés par leur communauté et leur famille. C'est toujours fréquemment le cas aujourd'hui.

La lèpre a donné lieu à des mesures de ségrégation et d'exclusion sociale, parfois héréditaires, comme dans le cas des Cagots du Sud-ouest de la France. La décroissance de la lèpre en Europe a débuté dès le XVIe siècle sans qu'on ait une explication satisfaisante[2].

En 1873, le Norvégien Armauer Hansen découvre le bacille responsable de cette maladie.

Épidémiologie

Répartition en 2003

L'Organisation mondiale de la santé recensait, à la fin 2004, 286 000 cas de lèpre dans le monde[3].

La lèpre touche aujourd'hui toujours plus de 700 000 personnes par an dans le monde (La France compte 250 cas déclarés, tous originaires de l'Outre-mer ou des zones d'endémie).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de 91 pays touchés :

Jusqu'à il y a peu de temps, l'homme était l'unique réservoir naturel connu de Mycobacterium lepræ, mais 15 % des tatous sauvages de Louisiane et du Texas ont été retrouvés porteurs de la maladie. Mycobacterium lepræ peut être aussi présent dans le sol.

La transmission de Mycobacterium lepræ est mal connue. Elle remonte fréquemment à l'enfance par inhalation de «postillons» d'un lépreux contagieux. Elle se fait aussi par des mucosités de lépreux mises au contact d'ulcérations ou de plaies cutanées, enfin par l'intermédiaire d'objets souillés : linge, natte, oreillers… Tous ces modes impliquent les contacts étroits et durables d'une promiscuité de type familial. La transmission héréditaire n'existe pas mais une transmission congénitale est envisageable. En outre, le sol infecté et les insectes vecteurs (punaises, moustiques) pourraient jouer un rôle dans la transmission de la maladie.

Les patients non traités atteints du type lépromateux hébergent la plupart de Mycobacterium lepræ dans leur muqueuse nasale, les sécrétions nasales, la salive, les lésions cutanées. La lèpre tuberculoïde, la forme la moins sévère, est le plus souvent reconnue comme non contagieuse. L'incubation, exceptionnellement longue (plusieurs années), explique que la maladie ne se développe que chez les jeunes adultes.

Diagnostic

Il existe différents types de lèpre. Schématiquement, on distingue 2 formes cliniques : la lèpre tuberculoïde et la lèpre lépromateuse, elles-mêmes reliées par des formes dites intermédiaires.

Depuis les années 1960, pour mieux standardiser et réglementer la thérapeutique, l'OMS a classé les formes cliniques de la lèpre en :

Lèpre tuberculoïde

Tache lépreuse

Cette forme de lèpre est la plus fréquente. Elle associe :

Lèpre lépromateuse

Homme de 24 ans atteint de lèpre

C'est une maladie générale.

C'est une forme où les lésions cutanées et muqueuses prédominent :

S'y associent des atteintes :

Lèpre borderline

Entre ces deux formes bien caractérisées, se situe un véritable spectre de formes dites intermédiaires, pour lesquelles les réactions de défense sont instables et variables. Ce'spectre'est toujours mal connu du milieu médical.

Diagnostics différentiels à évoquer devant des lésions hypochromiques

Diagnostic différentiel à évoquer devant des lésions papuleuses

Diagnostic bactériologique

Elle permet la confirmation diagnostique par mise en évidence du Mycobacterium lepræ ou bacille de Hansen.

Sa négativité n'élimine pas le diagnostic, mais sa recherche est importante pour les formes borderline, pour adapter le traitement (patient pauci- ou multibacillaires), et diagnostiquer les rechutes.

Une coloration de Ziehl-Neelsen sert à visualiser le Mycobacterium lepræ ou bacille de Hansen à partir de produits de raclage de la muqueuse du nez (rhinite lépreuse) ou à partir des cellules d'éruptions cutanées (lépromes).

On apprécie :

Atteinte neurologique

Elle détermine le pronostic de la maladie.

La lèpre touche essentiellement les nerfs périphériques. Le Mycobacterium lepræ a un tropisme neurologique. Le bacille se multiplie dans la cellule de Schwann.

Elle commence (dans la 1re année d'évolution de la maladie) par une hypertrophie des troncs nerveux à rechercher au niveau du cubital, du médian, du sciatique poplité externe (SPE), tibial postérieur (TP), plexus cervical superficiel.

Puis au fil des années, apparition d'une mononévrite multiple douloureuse déficitaire.

Le déficit touche en premier lieu la sensibilité thermo-algique, puis la conduction motrice avec déficit moteur (parésie puis paralysie), amyotrophie, et troubles trophiques…

L'expression clinique neurologique indique que 30% des fibres nerveuses sont atteintes par le bacille de Hansen.

Les nerfs les plus touchés sont :

En général la chronologie des troubles neurologiques se présente ainsi :

  1. anesthésie, troubles trophiques
  2. fissures, plaies, brûlures
  3. infection ostéoarticulaire,
  4. diminution de la surface d'appui,
  5. cicatrices adhérentes
  6. amputation, mutilation, perte de substance…

Invalidité

Ce sont les complications ultimes de l'ensemble des formes de lèpre.

Ces complications peuvent être invisibles (conséquences psychosociales, maladie tabou), et visibles (mutilations, déformations, paralysie)

L'OMS se base en particulier sur les atteintes oculaires et neurologiques pour établir un score d'invalidité.

Traitement médical

Bien que non mortelle, la lèpre expose à des invalidités sévères et des handicaps permanents si elle n'est pas traitée à temps. Le traitement comporte plusieurs antibiotiques, afin d'éviter de sélectionner des souches résistantes du germe. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande depuis 1981 une polychimiothérapie (PCT) comprenant trois médicaments, car Mycobacterium lepræ développe des résistances en cas de monothérapie

Ces trois antibiotiques forment le traitement de référence de l'OMS. Cette association médicamenteuse détruit l'agent pathogène et guérit le malade. La durée du traitement oscille entre 6 et 24 mois, selon la gravité de la maladie.

En cas de résistance et/ou allergie, on utilise :

Forme de lèpre Traitement de référence
Paucibacillaire RMP 600 mg/mois (S) + DDS 100 mg/jour. Durée 6 mois
Multibacillaire RMP 600 mg/mois (S) + CLO (300 mg/mois (S) et 50 mg/j) + DDS 100 mg/j. Durée 24 mois

(S) = traitement supervisé

Nouveau schéma thérapeutique en cours d'évaluation

  • rifampicine + ofloxacine + minocycline en 1 prise mensuelle supervisée pendant 3 à 6 mois pour les patients paucibacillaires et 12 à 24 mois pour les multibacillaires.

Autres traitements

Quand les lésions sont déjà constituées, le traitement repose en plus sur des prothèses, des interventions orthopédiques, des chaussures spéciales, etc.

Rechutes

  • C'est la reprise de la maladie après une PCT bien suivie. Quelquefois une résistance aux ATB est en cause.
  • Elles peuvent être tardives, jusqu'à 9 ans (6 pour les PB) après la PCT.
  • Elles sont rares, 0, 77% à 9 ans (1, 07% pour les PB à 6 ans).

Immunité entre tuberculose et lèpre

Il y a une certaine immunité croisée entre la tuberculose et la lèpre.

Les pays où la tuberculose a sévi le plus anciennement sont depuis le plus longtemps débarrassés de la lèpre.

Le BCG aurait une efficacité protectrice vis à vis de Mycobacterium lepræ. La vaccination faite avant l'âge de 15 ans, et la revaccination perfectionneraient cette prévention[4].

Notes et références
  1. La piste de la lèpre rejoint la route des esclaves, Corinne Bensimon, Libération, n°7467, 13 mai 2005
  2. Sharp D, Leprosy lessons from old bones, Lancet 2007; 369 :808-809
  3. (en) OMS – Lèpre : faits et chiffres
  4. Traitement actuel de la lèpre, par Pierre Bobin, p. 6

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