Érysipèle

L'érysipèle ou érésipèle du grec ερυσίπελας, est une dermo-hypodermite aiguë non nécrosante survenant autour d'une affection cutanée mal ou non soignée, etc.



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Infection en dermatologie - Infection bactérienne - Bactériologie

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Définitions :

  • (gr. eruthros, rouge; pella; peau). Syn. érésipèle. Inflammation aiguë fébrile de la peau, caractérisée par un placard rougeâtre, légèrement... (source : nzdl.sadl.uleth)

L'érysipèle ou érésipèle du grec ερυσίπελας (peau rouge), est une dermo-hypodermite aiguë non nécrosante (infection du derme et de l'hypoderme) survenant autour d'une affection cutanée mal ou non soignée (plaie, impétigo, lésion mycosique des plis (intertrigo), etc. ) ou d'un orifice naturel (œil, nez, etc. ).

Il atteint en particulier les adultes après 60 ans. Plus de 85% des érysipéles surviennent aux membres inférieurs[1].

Historique

C'est Friedrich Fehleisen qui est reconnu[2] comme ayant élucidé l'étiologie de l'érysipèle, en 1882[3].

Diagnostic clinique

La peau est rouge, luisante et douloureuse : c'est le placard cutanée inflammatoire. Un œdème apparaît particulièrement souvent. Les signes généraux sont marqués, avec une fièvre élevée (absente dans 30 % des cas), survenant de manière particulièrement brutale, et pouvant être compliquée par des troubles de la conscience.

Au niveau du visage, il existe un bourrelet périphérique délimitant l'érysipèle, tandis qu'il est absent quand l'érysipèle atteint les membres inférieurs.

Une adénopathie satellite ou une lymphangite sont quelquefois présentes. La recherche d'une porte d'entrée infectieuse est indispensable, mais elle n'est pas forcément retrouvée (cas d'une simple lésion primaire par grattage par exemple).

Diagnostic différentiel

  • fasciite nécrosante dont les signes de gravité sont l'hypœsthésie cutanée, l'aspect cyanosé de la peau, les formations bulleuses hémorragiques, l'odeur.
  • thrombose veineuse profonde
  • dermatite de stase
  • eczéma aigu

Facteurs facilitants

Antécédents d'érysipèle, plaies, ulcérations cutanées, traumatismes post-opératoires, intertrigo des orteils, psoriasis, eczéma, œdème chronique, surpoids, diabète, artériopathie des membres inférieurs.

Bactériologie

Des streptocoques sont retouvés dans 80% des cas, surtout de type A et G. Dans 15% des cas il s'agit de staphylocoques dorés. Rarement on retrouve des bacilles gram négatifs[1].

Les examens bactériologiques dans les formes non compliquées ne sont pas nécessaires.

Complications

  • aiguë : abcès cutanés, fasciite nécrosante, septicémie, décès (0.5% ; 15 à 40 % des cas sans antibiothérapie[1])
  • tardive : apparition ou aggravation d'un lymphœdème, récidive d'érysipèle,

Traitement

L'antibiothérapie diminué la mortalité, les complications et la durée de l'infection. 90 % des érysipèles guérissent sous antibiothérapie.
Le traitement de référence est la pénicilline G en IV à la dose de 12 millions par jour pendant 5 à 10 jours, suivi par la pénicilline V orale jusqu'à le perfectionnement des signes inflammatoires locaux[4].
En cas d'allergie à la pénicilline, les macrolides sont utilisés, ou alors la pristinamycine (2 à 3 g par jour).
Pour prévenir les récidives, il faut traiter les portes d'entrée (intertrigos, ulcérations cutanées), diminuer le lymphœdème. Une antibiothérapie préventive peut diminuer le nombre de récidives : 2, 4 millions d'unités l'ensemble des 3 semaines[5].

Notes et références de l'article

  1. abc Revue Prescrire n°287, sept 2007
  2. «Pasteur avait certes évalué la signification pathologique du streptocoque et du staphylocoque qu'il avait isolés en 1879, mais il n'avait pas poursuivi plus avant ses travaux et ne peut pas être reconnu comme le découvreur de ces deux bactéries. (... ) L'érysipèle est la première infection chirurgicale dont l'étiologie fut élucidée, et ce fut l'œuvre du chirurgien allemand Friedrich Fehleisen (1854-1924).» (J. -P. Dedet, La microbiologie, de ses origines aux maladies émergentes, Paris, Dunod, 2007, p. 84. ) En 1872, Gustave Nepveu avait déjà observé des bactéries dans le sang des érysipélateux. (Gustave Nepveu, «Note sur la présence des bactéries dans le sang des érysipélateux», Comptes rendus de la Société de biologie, 5e série, vol. 2, 1872, pp. 164-168. Cité par K. Codell Carter, The rise of causal concepts of disease, éd. Ashgate, 2003, pp. 93-94 et 219. )
  3. Fehleisen, F. Die Etiologie des Erysipels, Berlin, 1883.
  4. conférence de consensus française de 2001, Erysipèle et fasciite nécrosante : prise en charge
  5. Revue Prescrire, n°288, octobre 2007, Reconnaître et prendre en charge l'érysipèle de jambe

Liens et documents externes

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