Bacillus anthracis

Le bacille du charbon ou bactéridie charbonneuse ou Bacille de Davaine est une bactérie du genre Bacillus. La bactéridie charbonneuse a été identifiée presque simultanément au début des années 1850, en Allemagne par Aloys Pollender,...



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Le bacille du charbon (Bacillus anthracis) ou bactéridie[1] charbonneuse ou Bacille de Davaine est une bactérie du genre Bacillus. La bactéridie charbonneuse a été identifiée presque simultanément (et indépendamment) au début des années 1850, en Allemagne par Aloys Pollender, et en France par Pierre Rayer et Casimir Davaine, mais c'est Robert Koch qui, en 1876, parvient à la cultiver, et découvre le phénomène de la sporulation donnant la possibilité sa survie dans le sol [citation nécessaire]. La maladie du charbon est une anthropozoonose, c'est-à-dire qu'elle touche autant l'animal que l'Homme.

Bien que le bacille soit appelé anthracis, et que la maladie du charbon soit appelée «anthrax» en anglais, la maladie du charbon ne doit pas être confondue avec l'anthrax (carbuncle en anglais).

Description du germe

Bacillus anthracis est une bactérie Gram positif, sporulante, aérobie et anaérobie facultative. Ses spores sont hautement résistantes. Lors de l'infection, elles germent et produisent des facteurs de virulence. Les spores ne se divisent pas, mais peuvent survivre des dizaines d'années dans le sol. Leur destruction est particulièrement complexe car elles résistent à la sécheresse, à la chaleur ainsi qu'à de nombreuses substances désinfectantes. La spore particulièrement résistante de bacillus anthracis lui sert à survivre des années dans la terre en attendant l'occasion d'infecter un nouvel hôte.

Comme zoonose, la maladie du charbon est en particulier développée chez les herbivores : moutons, chèvres, bovidés, chevaux, chameaux. Quasiment l'ensemble des animaux sont susceptibles de l'attraper. Seuls les carnivores et les porcs sont assez résistants : les premiers (loups, renards, chiens) grâce à leur acidité gastrique plus élevée, les seconds grâce à un facteur antibactérien de leurs leucocytes.

La contamination des animaux semble se faire en particulier par l'alimentation ; elle aboutit à une septicémie rapidement mortelle : la rate hypertrophiée, le cœur et les gros vaisseaux contiennent un sang noirâtre fourmillant de bacilles.

Bacillus anthracis possède deux facteurs de virulence :

  1. sa capsule, composée seulement d'acides poly D-glutamique, qui lui permet d'échapper à la phagocytose.
  2. la production de deux toxines, composées de trois protéines différentes : l'antigène protecteur, le facteur œdématogène et le facteur léthal. Quand les deux premières protéines sont associées, elles forment la toxine œdématogène, alors que quand l'antigène protecteur est associé au facteur léthal il y a formation de la toxine léthale. Ces dernières agissent en synergie avec la capsule directement sur la virulence de la bactérie : en l'absence soit des toxines, soit de la capsule, la virulence est réduite d'un facteur 1000.

Écologie et pathogénie

Chez l'homme, la porte d'entrée la plus fréquente est constituée par de petites blessures cutanées : après 1 à 3 jours d'incubation apparaît une petite vésicule ("pustule maligne") qui s'entoure d'une zone œdématisée où peuvent apparaître des vésicules secondaires. Il n'y a guère de suppuration, mais les vésicules se transforment en escarres recouvertes d'une croute noirâtre. A ce stade, la maladie est idéalement curable (mortalité inférieure à 1 % des cas traités) mais si elle n'est pas reconnue, la généralisation par voie lymphatique survient après quelques jours et la septicémie devient rapidement mortelle. La porte d'entrée digestive (consommation de viande d'un animal charbonneux) n'existe que dans les pays à hygiène déficiente. Il en va de même pour la pneumonie par inhalationwoolsorter's disease»), heureusement rare.

Épidémiologie

Au point de vue épidémiologique, deux groupes professionnels sont exposés :

1. Les personnes en contact avec les animaux atteints : éleveurs et fermiers, vétérinaires, personnel d'abattoirs. La fréquence de ces cas diminue selon le succès de la lutte contre le charbon animal dans les pays à forte organisation sanitaire. Le charbon animal est devenu rare chez nous : quelques cas accidentels dus à l'incorporation de produits importés (viande séchée, poudre d'os) et mal stérilisés dans les aliments pour bétail.

2. Les personnes manipulant des produits d'origine animale fréquemment importés de pays où le charbon animal est toujours répandu : peaux (tanneurs), laine et poils de chèvres et chameaux (tissages, fabriques de brosses), os concassés (fabriques de colle et de gélatine) et les dockers qui déchargent ces produits à l'importation. Après traitement industriel, les produits finis ne présentent plus de danger.

Propriétés bactériologiques

A. Morphologie.

  • Bacilles assez volumineux : 3 à 6 microns sur 1, 0 à 1, 5 microns.
  • Immobiles.
  • Entourés d'une capsule bien nette dans les produits pathologiques. Cette capsule n'est guère développée en culture sauf si celle-ci est faite sur milieux enrichis de liquides organiques et en athmosphère contenant 10 à 20 % de CO2. Cette capsule est de nature polypeptidique (polymère d'acide glutamique).
  • La spore est centrale et non déformante : on ne la trouve pas dans les produits pathologiques car la sporulation ne se fait pas in vivo : elle exige la présence d'oxygène libre et une température comprise entre 16 et 40 °C.

B. Culture.

  • Croissance aisée sur les milieux usuels.
  • Gélose : colonies grisâtres, de 4 à 5 mm, rugueuses (ce sont ici les souches avirulentes, sans capsules, qui donnent des colonies lisses), à bords festonnés ("tête de méduse").
  • Bouillon : reste clair, grumeaux qui sédimentent au fond du tube.
  • Gélatine : à partir de la piqûre centrale, filaments latéraux de plus en plus petits vers le fond du tube : "sapin renversé". Liquéfaction lente (3 - 4 jours).

C. Enzymes et toxines.

  • Le bacille du charbon ne secrète pas d'hémolysine.
  • On décrit 3 substances isolées de l'œdème d'animaux infectés, ne se retrouvant en culture que si le milieu est particulièrement riche :

Facteur I = EF : "Edema Factor".

Facteur II = PA : "Protective Antigen".

Facteur III = LF : "Lethal Factor".

Chacun de ces facteurs est immunogène mais leur action pathogène est complexe : chacun d'eux injecté pur n'est guère toxique tandis que le mélange est léthal.

D. Antigènes (Ag).

La capsule polypeptidique a les propriétés d'un haptène. Elle joue un rôle dans la pathogénie puisque les souches sans capsule sont avirulentes. Cependant, la possession d'Ac anticapsulaires (induits par ex. en injectant des bacilles tués) ne confère pas de résistance à l'infection.

Méthodes de diagnostic

  • Examen microscopique de la sérosité de la pustule.
  • Culture de cette sérosité.
  • Hémoculture si menace de septicémie.

Immunité

La vaccination des animaux avec bacilles vivants atténués se pratique dans les régions où le charbon est toujours abondant et cause d'importantes pertes économiques.

Prophylaxie

Les animaux morts doivent être manipulés avec précautions. Ils sont normalement retirés par les camions du clos d'équarrissage où les carcasses sont stérilisées ou incinérées. A defaut, on prescrit l'enfouissage profond (2 m) entre deux couches de chaux vive.

Les ouvriers qui manipulent les produits dangereux doivent être pourvus de vêtements protecteurs (à stériliser après emploi) et avertis des précautions à prendre (lavage et désinfection des mains, etc... )

Les prescriptions légales au niveau des abattoirs nous préservent efficacement de toute mise en commerce de viande dangereuse.

Traitement

Le bacille du charbon est sensible à divers antibiotiques (pénicillines, macrolides, tétracyclines... ). Sauf contre-indication, la pénicilline sera toujours le premier choix.

Arme bactériologique

Le Bacillus anthracis peut-être utilisé comme arme bactériologique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La dispersion de spores dans l'air ambiant peut entraîner le développement de la forme respiratoire de la maladie du charbon, fatale dans 90 à 100 % des cas.

Utilisation terroriste

Les attaques d'enveloppes contaminées au bacille du charbon de la fin de 2001 aux États-Unis sont l'une des premières formes observées de bioterrorisme. Elles ont causées la mort de 5 personnes.

Fabrication

Bien que la multiplication de cette bactérie à partir de sources naturelles est assez facile, l'ensemble des souches n'ont pas le même pouvoir pathogène et , généralement, le perdent lors de repiquages multiples. La multiplication ne nécessite que des milieux de culture bactériologique classiques. Cependant, seul un laboratoire spécialisé de type P3 permet d'assurer la sécurité des opérateurs.

Notes et références

  1. Le terme «bactéridie» est un synonyme obsolète de bactérie et ne s'utilise plus aujourd'hui en français que pour désigner l'espèce Bacillus anthracis.

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 20/03/2009.
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